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Le coût de la transition démocratique
Publié dans L'expert le 15 - 08 - 2013

La transition va-t-elle augurer une phase de croissance économique ou bien une stagnation ? La réponse à cette question est loin d'être évidente, car les résultats des analyses des effets de la démocratie (ou de la démocratisation) sur la croissance économique sont mitigés. Certaines études montrent que les démocraties ont une croissance plus rapide que les non démocraties, d'autres, ne trouvent aucune différence statistiquement significative entre les régimes démocratiques et les régimes autoritaires.
Les arguments ne manquent pas pour montrer que la démocratisation est suivie d'une mauvaise performance économique.
En effet, l'évolution du système politique a occasionné à court terme des coûts d'ajustement importants dans les pays qui ont changé de régime politique vers la démocratie.
En Tunisie, le coût de transition est estimé à 5.000 MD. On se trouve, aujourd'hui, confronté à une situation sans issue : le développement du pays est paralysé par les coûts de gestion de sa démocratie.
En effet, les gouvernements élus ont une capacité de réforme limitée en raison de la contrainte de popularité et de laréélection (Frey 1985). Les régimes autoritaires qui échappent à cette contrainte ont plus d'autonomie pour imposer des réformes impopulaires.
La démocratie peut aussi aller de pair avec une consommation privée et publique excessive et un manque d'investissements, tandis que les régimes dictatoriaux peuvent faire augmenter le taux d'épargne intérieure par la répression financière.
En plus, un régime démocratique peut être victime d'un conflit de certains groupes d'intérêt qui font passer leurs objectifs avant le bien-être général de la société. Si certains groupes campent sur leurs positions de recherche de rente, ils vont s'opposer aux réformes.
Des groupes d'intérêt peuvent, en particulier, bloquer les réformes si la répartition des bénéfices attendus est incertaine. La transition engendre des conflits de répartition des revenus et des richesses. Le multipartisme favorisant le clientélisme se traduit par des demandes de redistribution.
Toutefois, la question reste pertinente quand il s'agit de vérifier si un régime démocratique offre de meilleures conditions pour promouvoir la croissance économique qu'un régime autocratique.
Pendant la crise surprime en Tunisie, une décision a été prise le 27 décembre 2008 par l'Exécutif, présentée aux deux chambres et publiée au JORT du 03 janvier 2009.

La démocratie est-elle synonyme de croissance et développement ?
Certaines analyses statistiques longitudinales les plus récentes indiquent l'existence de corrélations positives globales entre la croissance économique (assimilée au développement économique) et la protection des droits civiques et des libertés publiques. Cependant, aux yeux de Dominique Darbon, professeur de science politique à l'Institut d'études politiques de Bordeaux « ces analyses restent peu convaincantes, en termes de prédictibilité, d'interprétation ou de méthode ». Tout d'abord, les indices qui tiennent lieu de définition du développement (taux de croissance du PIB) ou de la démocratie (respect des droits politiques et civiques) sont, par définition, réducteurs. Ensuite, ces corrélations ne peuvent exprimer la complexité des trajectoires et discriminer le poids respectif de toutes les variables identifiables. Les auteurs les plus récents ont ainsi constaté l'impossibilité de valider la corrélation simple faisant de la démocratie une fonction du développement économique en y ajoutant d'autres variables (niveau d'éducation, culture...), toutes aussi importantes qu'imprécises.
La corrélation statistique globale qui identifie le niveau de richesse comme une variable significative de la démocratisation des régimes politiques demeure ainsi très discutée. La corrélation inverse, faisant de la démocratie une variable positive ou négative du développement apparaît également incertaine. Ici encore, le sens commun se partage en deux évidences. Pour les uns, la démocratie est un luxe en situation de développement, laquelle suppose une gestion au moindre coût des ressources rares, favorisant la cohérence à long termes des options de politiques économiques et permettant de contrôler l'effervescence sociale, de l'orienter vers des buts convergents et de réduire les revendications sociales coûteuses des populations au profit des investissements productifs à court, moyen et long terme. La démocratie ne deviendrait productive pour le développement qu'à partir d'un certain niveau de PIB... Pour les autres, la démocratie favoriserait le développement en garantissant une stabilité de long terme des règles générales du jeu et ainsi en créant une prévisibilité et une régulation commune de l'ordre social par un jeu de normes minimales stables et non négociables. Le développement serait aussi conforté par l'optimisation des initiatives individuelles et le contrôle des dirigeants par le biais de la représentation, de l'imputabilité et de la responsabilité. Ici encore, outre l'absence de travaux statistiques probants, une lecture des expériences historiques souligne des situations très contrastées validant et invalidant les différentes thèses.
La conditionnalité politique liant l'aide internationale au respect de principes de gouvernance démocratique (élections, libertés de constitution des organisations politiques et d'expression, protection des droits de l'homme, respect de l'ordre juridique et de la séparation des pouvoirs, responsabilité des gouvernants...) s'est donc généralisée. Cette modification des priorités du développement et cette volonté d'imposer la démocratie comme fondement du développement sont susceptibles de produire des effets directs sur les trajectoires des sociétés sous-développées. Ces effets sont de trois types. Tout d'abord, la diffusion des modèles techniques mais aussi des référents et des enjeux démocratiques conduit à modifier les formes locales de l'action politique. Ainsi, le coût de la dictature à l'international est plus élevé aujourd'hui qu'il y a quelques années. Ensuite, parce que les groupes sociaux internes, dirigeants comme non dirigeants, ont accès à ces techniques et modèles importés et peuvent les instrumentaliser au cours de leurs stratégies de conquête du pouvoir, en y modifiant bien sûr la nature et la signification mais en s'imposant par le même mouvement. Enfin, parce que quels que soient les aléas des options retenues par les leaders locaux, ceux-ci doivent les légitimer par un ensemble de vocables et de pratiques démocratiques susceptibles d'ouvrir des opportunités d'actions à d'autres clivages sociaux.
Pour des despotes éclairés
La dictature soumet les décideurs à une forte pression. Tout les incite à réagir précipitamment aux pulsations émotionnelles du quotidien. Ces deux exemples pris dans l'actualité politique récente n'ont malheureusement rien à envier à la sphère des dirigeants du secteur privé et à celle des institutions publiques dont les décideurs adoptent trop souvent aujourd'hui les mêmes comportements.
Il est urgent de réapprendre à décider et à prendre la parole à partir de nouveaux critères. Prendre le temps d'aller vite est une nécessité. Cela oblige à se montrer capable d'expliquer ce qui fonde sa décision. Cela implique aussi de démontrer que l'on a conscience de tous les effets que vont provoquer ses déclarations. Il y va de la responsabilité, de la confiance et de la crédibilité de chaque dirigeant.
Plusieurs noms qui ont marqué l'histoire étaient des despotes illuminés. On trouve parmi eux : Charles III d'Espagne, Marie-Thérèse et Joseph II d'Autriche, Frédéric II de Prusse, Catherine II de Russie, Gustave III de Suède et les ministres Struensee et Bernstorff au Danemark ou Pombal au Portugal. Voltaire en parle dans son livre « Candide » avec le passage de l' « Eldorado »
Le pouvoir rend autiste. Ce n'est pas nouveau. Mais ce qui est nouveau ce sont les conséquences que ces faux pas génèrent à travers les phénoménales caisses de résonance des nouvelles technologies de l'information.
Le cerveau est capable de choses extraordinaires lorsqu'il doit réagir en une demi-seconde. Mais dans le même temps, il est sujet à un nombre de biais importants. Cependant, il semble important d'étudier un large spectre de types de décisions, de celles ayant des effets instantanés à celles ayant des effets à longterme. Cela est d'autant plus important aujourd'hui car la pression sociale combinée à l'avènement des technologies de l'information affecte en profondeur notre rapport au temps et à son lien avec la prise de décision.
Pour chaque situation, pour chaque personne, il existe un timing optimal de prise de décision.
Il est vrai que la démocratie parfaite n'existe pas. Elle est plutôt un idéal que les hommes ont poursuivi au fil du temps, au fil de leur aspiration.
Pourtant, lorsque nous prononçons ce mot, nous pouvons difficilement ne pas être à même de définir ce que nous entendons par celui-ci, peu importe où nous nous trouvons sur cette planète. Que l'on soit en Tunisie, en Egypte, en Chine ou en Iran, ceux qui réclament davantage de liberté, d'égalité et de justice sont à même de préciser ce qu'ils entendent par le mot démocratie. Le problème soulevé est différent, mais l'idéal, lui, reste le même.
L'instauration de la démocratie coûte excessivement chère de par l'organisation des élections présidentielle, législative, locale avec la mise en place des structures et des infrastructures des institutions.
Ces institutions, pour leur fonctionnement et leur efficacité, doivent choisir les infrastructures répondant à des normes de fonctionnalités professionnelles acceptées et aussi assurer l'entretien régulier de leur installation. Le fonctionnement des institutions nécessite un personnel administratif et qualifié et comme tout travail a droit au salaire, le traitement salarial des ministres, des élus du peuple et de leurs collaborateurs doit être bien étudié. A cela s'ajoute le financement des partis politiques, des campagnes électorales et de la production de l'information.


Des richesses énormes à exploiter
Chaque région tunisienne présente des atouts énormes à saisir. Bien que les ressources naturelles soient relativement modestes, la Tunisie se lance dans la prospection et l'exploitation de son potentiel minier, pour dynamiser le secteur industriel, augmenter l'exportation et améliorer la croissance économique nationale, estimée en moyenne à 4 % du PIB depuis quelques années. Le secteur minier constitue l'un des domaines sur lesquels le pays mise beaucoup pour atteindre ses objectifs.
La richesse principale de la Tunisie est son capital humain. Cependant, malgré le nombre important des diplômés du supérieur et une population en grande partie éduquée, la Tunisie n'a pas réussi à enclencher un processus de rattrapage rapide de sa croissance. Pire encore, le taux de chômage des diplômés est de loin plus élevé que la moyenne nationale.
L'université tunisienne est en train de produire des chômeurs potentiels en cherchant à multiplier le nombre des diplômés.
Mais cette augmentation de la proportion de Tunisiens titulaires d'un diplôme universitaire ne s'est pas accompagnée d'une hausse équivalente du nombre d'emplois qualifiés sur le marché du travail domestique. Cette situation a conduit, en plus de la forte augmentation du taux de chômage, à un important flux migratoire parmi les actifs diplômés de l'enseignement supérieur.
L'Asie : success story
Un grand nombre d'économies de l'Est et du Sud-est asiatiques ont connu une forte croissance depuis les années soixante. Les analyses de cette performance économique mettent généralement l'accent sur l'ampleur de l'investissement en capital humain, l'ouverture économique et l'intervention de l'Etat. Quel est le rôle du capital humain dans la croissance asiatique ? Un certain nombre de travaux mettent en lumière l'importance de l'investissement éducatif dans la croissance de ces économies. La littérature économique a depuis longtemps reconnu que la qualité́ du facteur travail joue un rôle essentiel dans le processus de croissance. Les économistes classiques (Smith, 1776 ; Ricardo, 1817 ; Malthus, 1920 ; etc.) ont déjà mis en évidence l'importance de la qualité́ de la main-d'œuvre dans la compétitivité́ et la croissance économique à long terme. Adam Smith (1776) a notamment montré que la richesse des individus et des nations dépend du niveau de compétences des travailleurs. La spécialisation de la main-d'œuvre suppose qu'il existe différents types de tâches et que chaque individu effectue celui qu'il maîtrise le plus. Après quelques années d'oubli, la question de l'importance de la qualité́ de la main-d'œuvre prend à nouveau une place importante dans les études et les débats économiques depuis les années soixante. La théorie du capital humain qui s'est notamment développée avec les travaux de Schultz (1961) et de Becker (1964) souligne que les connaissances acquises par les individus jouent un rôle crucial dans la société́. Selon cette théorie, l'éducation est un investissement car elle est un instrument d'amélioration de la productivité́. L'investissement en capital humain explique ainsi les différences de rémunération entre les travailleurs. Sur le plan empirique, Denison (1962) a déterminé les principaux facteurs explicatifs de la croissance des Etats-Unis en utilisant la comptabilité́ de la croissance. Il a trouvé une valeur élevée de la productivité́ totale des facteurs liée à l'amélioration de la productivité́ totale qu'il attribue à l'amélioration de la qualité de la main-d'œuvre suite à l'accroissement du niveau d'éducation.
L'expérience asiatique montre également que l'amélioration de la main- d'œuvre est une condition nécessaire à la réussite de sa stratégie. Elle a favorisé par exemple l'émergence de son industrie naissante et l'amélioration de la structure de ses exportations au travers d'une stratégie de remontée des filières. Cela nous conduit à examiner l'impact du niveau de capital humain sur le progrès technique.
Dans le cadre des théories de la croissance endogène, d'autres modèles ont permis de mettre en évidence le rôle du capital humain dans la croissance à long terme en se concentrant sur son incidence sur le progrès technique.
95% des ingénieurs tunisiens formés à l'étranger ne rentrent pas dans leur pays après leurs études. 9,6% des cadres tunisiens immigrent annuellement. La Tunisie assiste au phénomène alarmant de la fuite des cerveaux vers d'autres rivages où les perspectives d'embauche sont beaucoup plus alléchantes.
Un grand nombre de jeunes préfèrent encourir des risques réels, ils prennent les bateaux de la mort à la recherche d'un espoir perdu.
En Tunisie, on ne jette pas seulement nos jeunes entre les bras de la mer, mais également, on assassine nos compétences.


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