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Importation des voitures : entre gros ventres et administration qui bloque
Publié dans L'expert le 10 - 04 - 2014

C'est devenu une tradition au début de chaque année, il y a un conflit entre le ministère du Commerce et les concessionnaires automobiles en Tunisie. Ce conflit est toujours en relation avec les quotas d'importation. Avant 2011, la question ne se posait même plus. Les quotas sont gérés depuis Carthage, et les proches ont toujours la meilleure part à savoir Belhassen Trabelsi et Sakhr El Materi. Aujourd'hui, la situation a changé, et les concessionnaires sont devenus de plus en plus gourmands face à une demande insatisfaite du marché, et une administration qui veut imposer l'ordre mais n'a pas les moyens et contrainte aux équilibres économiques.
Le principe est que l'importation des voitures en Tunisie est libre, et n'est soumise à aucun contrôle, selon nos engagements avec l'Union européenne. Or, la coutume s'est imposée comme une loi en Tunisie, avec la gestion de l'importation à travers des quotas. Le régime était avant géré par le système de compensation, c'est-à-dire on doit exporter des pièces de rechange de la marque pour pouvoir importer des voitures. Cette règle (circulaire), a permis de développer l'industrie mécanique et électrique en Tunisie.
Avec l'achat par Sakhr El Materi de la société Ennakl, et la société Ford de Belhassen Trabelsi, et le développement de la marque Kia, le clan de Ben Ali, a mis la main sur le secteur. Les quotas se distribuent alors selon l'allégeance et la proximité du palais. Le ministère du Commerce était alors un simple gestionnaire des décisions.
Le secteur de l'importation des voitures en Tunisie est très juteux. En effet, la demande est très importante, et l'offre est faible. Il faut parfois attendre des mois pour avoir une voiture, et après avoir donné une avance conséquente. Pour les voitures populaires, l'attente dure parfois des années. Le quota habituel d'importation des voitures varie entre 45 et 50 milles, mais les immatriculations dépassent de loin ce niveau, puisque le marché parallèle fait son travail. Les FCR (Franchise Changement de Résidence), qui se vendent pour des milliers de dinars, sont utilisés pour des importations anarchiques, et concurrencent le marché intérieur des concessionnaires. Le secteur de l'importation des concessionnaires avoisine les 1400 millions de dinars.
En 2013, l'importation des voitures a atteint 48000 voitures. En terme de vente Renault a occupé la première place avec 6676 voitures, suivie de Renault avec 5482, Peugeot 5355 voitures, et Volkswagen 5301 voitures. Mais les immatriculations, selon l'Agence Technique du Transport Terrestre, sont plus de 65.784 véhicules. Le gap vient des importations des privés à travers les FCR.
Au début de cette année, c'est la marque Kia de City cars, qui a enregistré les meilleures ventes. Les immatriculations ont totalisé 5900 voitures, en progression de 30% par rapport à la même période de 2013.
Juste après la révolution, le ministère du Commerce a donné 25% du quota de 2010, puisque la situation était exceptionnelle, et les concessionnaires se sont chargés de répartir les quotas entre eux.
Les points de discorde
Les concessionnaires demandent toujours l'augmentation du quota d'importation dans le cadre du programme générale d'Importation, mais le ministère du Commerce est toujours soucieux des réserves en devises et de la capacité d'absorption du marché intérieur et aussi l'infrastructure routière. Les importateurs, sont conscients de ces enjeux macroéconomiques, mais ont aussi des intérêts à préserver et des accords avec les maisons mères à respecter. C'est entre ces deux objectifs divergents que se trouve la discorde entre le ministère et les concessionnaires.
Un des points litigieux a été résolu depuis 2011, entre le ministère du commerce et la profession est celui de la répartition du quota. Cette mission a été attribuée aux professionnelles eux même, qui arrivent à trouver un terrain d'entente, selon les capacités d'écoulement de chacun, mais d'autres points restent en suspens.
Les concessionnaires ne veulent pas intégrer les voitures populaires dans le quota donné par le gouvernement vu que leur marge bénéficiaire est restreinte, et elle est de 500 dinars par voiture, même si à ce niveau ils comptent beaucoup sur les pièces de rechange.
Dans le même cadre, les concessionnaires ne veulent pas qu'on intègre les achats des établissements publics et de l'administration dans ce quota, vu que ces marchés prennent beaucoup de temps au niveau de la passation du marché et le paiement (des délais qui peuvent atteindre 1 an).
Entre eux les professionnels veulent aussi qu'on re-répartisse les quotas non importés. En effet, plusieurs concessionnaires n'arrivent pas à finir leur programme d'importation, et certains autres achèvent leurs quotas et sont parfois à sec. Les professionnels ne veulent pas gâcher ce « reste à importer », mais les titulaires de ces quotas ne veulent pas céder ce droit et ce pour des raisons de concurrence et de poids sur le marché.
De son côté le ministère du commerce, veut seulement donner un quota ferme pour toute l'année et toute importation confondue. Mais dans une décision étrange, le ministère du commerce a annoncé sous Abdelwaheb Maater, la possibilité d'importer des voitures asiatiques, ce qui va intégrer plus d'anarchie et de concurrence entre les concessionnaires.
Pour 2014, nous apprenons que le ministère du commerce va donner un quota de 45 milles voitures pour cette année, avec libération de 25% pour ce début d'année. Les professionnels ne sont pas tous contents et il y aura certainement du grabuge.
Le bilan de cette analyse est que les concessionnaires considèrent que le gouvernement veut bloquer leur activité, et que le marché intérieur est demandeur, et qu'ils ont un seuil de rentabilité à garantir, et des accords à honorer. De l'autre côté le ministère du commerce cherche, chaque fois, à donner des pilules calmantes pour les concessionnaires sans vraiment résoudre le problème au fond et institutionnaliser la question, dans un marché qu'on dit « libre ». Le ministère est dans cette affaire conditionné par les avis de la Banque Centrale concernant les avoirs en devise et le ministère du transport concernant l'infrastructure.
Entre ces deux visions, les points de discorde vont certainement demeurer, et le problème risquerait de s'éclater.


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