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2ème édition Tunis-Forum de l'IACE : Tunisie et Afrique subsaharienne
Publié dans L'expert le 19 - 06 - 2014

« La Tunisie s'est levée tôt, mais s'est réveillée tard »
La Tunisie compte seulement 8 ambassades sur 54 pays en Afriques, Tunisair dessert 4 destinations seulement dans toute l'Afrique subsaharienne
1% des importations tunisiennes viennent d'Afrique subsaharienne contre 3% des exportations
1000 enseignants tunisiens au Gabon en septembre selon le ministre Taoufik Jelassi
Issus de pas moins de 32 pays, les participants au forum ont échangé autour de deux panels qui ont servi de plénière, et quatre tables rondes dont les thèmes à eux seuls traduisent la volonté de la Tunisie à faire un choix stratégique en ne tournant plus le dos au Sud du Sahara. Des relations qui ont cependant commencé au lendemain des indépendances africaines. Assez active au départ, la plus grande avenue du Sénégal par exemple porte le nom « Avenue Habib Bourguiba », participant et jouant de rôles de premier plan dans la plupart des institutions qui naissaient à cette époque, la Tunisie a sombré pendant un demi-siècle là où elle avait tout à gagné. Une longue période d'hibernation pendant laquelle de « prédateurs » ont eu le temps de conquérir et de s'implanter. Seulement, malgré son retard la Tunisie n'entend pas continuer à dormir sur ses lauriers. Elle compte rattraper son retard en allant à la conquête de ce marché de plus d'un milliard de consommateurs, qui selon toute source confondue sera l'épicentre de l'économie mondiale dans les années à venir. A travers ce forum, l'IACE veut apporter sa contribution à la stratégie globale pour l'Afrique définie par la présidence de la République tunisienne.
La Tunisie est absente au Sud du Sahara
La Tunisie compte en ce moment seulement 8 ambassades sur 54 pays en Afriques, et la compagnie nationale Tunisair dessert 4 destinations seulement dans toute l'Afrique subsaharienne, ces deux aspects à eux seuls suffisent pour traduire les efforts qui sont encore à fournir par la Tunisie dans une région du monde où tout reste encore à construire, à développer. Ceux qui ont réussi jusque là l'on fait seul sans aide de l'Etat. De véritables success stories tuniso-africaines existent, mais beaucoup reste encore à faire pour renforcer la visibilité. Car comment peut-on expliquer que la plupart de ces pays vont parfois très loin chercher ce dont la Tunisie dispose le plus, le savoir faire humain. Le ministre de l'enseignement supérieur et des TICs a affirmé au cours de ce forum qu'il enverrait 1000 enseignants tunisiens au Gabon en septembre prochain. Comment peut-on efficacement former des jeunes dont-on ne connait peu ou presque rien de la culture, mais aussi de l'histoire ?
Un marché de plus d'un milliards de consommateurs« L'Afrique doit être maîtresse de son propre destin » a souligné le Président MARZOUKI dans son allocution. La maîtrise de ce destin passe par de relations bilatérales solides et durables entre les pays de la région. A cet effet, il doit effectuer à partir du 20 juin prochain une tournée dans quatre pays, le Mali, le Niger, le Tchad et le Gabon. Cela passe aussi par une meilleure circulation de personnes et bien. Pour cela, et selon le Président, la levée de l'obligation de visa et l'augmentation de lignes de connexion aérienne seraient d'un apport considérable pour la visibilité et la destination Tunisie pour les acteurs économiques et politiques régionaux, car on parle bien de pays qui ont de besoins énormes en éducation, santé, tourisme, technologies de l'information et de la communication, pour ne citer que ces quelques domaines dont la Tunisie pourrait jouer un rôle de premier plan et qui représente selon les propos de M. Ahmed BOUZGUENDA « le moteur de la croissance mondiale avec un taux de croissance moyenne de 7%, un marché de plus d'un milliards de consommateurs et qui sera multiplié par deux d'ici 2050 ».
La nouvelle Afrique doit être le travail des Africains
M. Festus MOGAE, ancien président du Botswana, qui prenait part aux travaux a souligné qu'il donne beaucoup d'importances aux efforts qui ont été accompli par cette nation après la révolution et souhaite voir de plus en plus d'activités panafricaines de la sorte dans un continent o selon lui on a très mal agit pendant 40 ans et on commence à se racheter depuis les 10 dernières années. M. Youssouf OUEDRAOGO, Conseiller spécial du président de la BAD aborde dans le même sens en soulignant que l'Afrique doit d'abord commencer par se connaître elle-même et souhaite à terme que l'Afrique arrive à terme à un marché libre, une communauté économique africaine où les marchandises et les personnes peuvent circuler librement. Par ailleurs, M. OUEDRAOUGO préconise que l'Afrique arrête l'exportation des matières premières brutes, en recommandant un minimum de transformation sur place qui contribuera à créer un certain dynamisme. Pour lui, la nouvelle Afrique doit d'abord être le travail des Africains.
La télévision doit diffuser de séries africainesLa Tunisie comporte à ce jour à peu près 8 000 étudiants subsahariens et ambitionne les 30 000 demain souligne Ahmed El KARAM, membre du comité directeur de l'IACE. Pour cela la Tunisie doit travailler à l'amélioration de ces futurs ambassadeurs de la Tunisie dans leurs pays respectifs. La Tunisie accueille de plus en plus dans ses hôpitaux et centre hospitaliers de centaines de malades. Pour cela, M. El KARAM relève l'importance de la création d'agences de voyages spécialisés dans l'accueil de patients. L'Afrique comporte 60% de terre arables non cultivées, reste un continent à découvrir, et le paysage audiovisuel tunisien devrait s'enrichir de séries africaines.
M. Jalloul AYED : Ancien ministre des finances :
«L'Afrique représente aujourd'hui notre meilleure chance»«Je reviens d'un forum à Libreville où j'ai senti qu'il y a une prise de conscience extraordinaire de la part de tous les Africain a un nouveau. J'ai senti qu'il y a un nouveau paradigme qui est entrain de prendre forme en Afrique aujourd'hui et qui s'articule en deux ou trois points. Premièrement, les Africains d'une manière générale prennent conscience de leur potentiel, commencent à avoir confiance et décident de plus en plus de se mettre debout sur leurs propres pieds et de compter sur eux-mêmes. Ça je l'ai ressenti surtout quand je parle aux jeunes. Deuxièmement quand on regarde ce qui se passe aujourd'hui en Afrique en termes de relations interafricaines et d'investissement interafricains, les chiffres sont tout à fait remarquables. Entre 2003 et 2008, les investissements interafricains augmentaient en moyenne de 32%, entre 2007 et 2012, ils ont augmenté de 57%. La prise de conscience fait que les Africains veulent investir aujourd'hui chez eux. (...) Il est estimé que le stock de capital qui serait disponible en Afrique en 2030 est de 23 trilliards de dollars. (...) l'Afrique représente aujourd'hui notre meilleure chance, pour nous et pour nos amis africains. C'est en travaillant la main dans la main que nous allons pouvoir réussir. (...) nous avons pris assez de retard dans ce continent qui est le nôtre (...).
M. Youssouf OUEDRAOGO, Conseiller spécial du président de la BAD :
«L'Afrique doit d'abord commencer par se connaître elle-même »
« Il est important avant de faire un pas de savoir où nous devons aller. Si on ne le sait pas on risque de s'arrêter en chemin et de retourner là où on est parti. De ce point de vue l'esprit de ce forum est une grande ambition, est une vision que nous saluons en tant que Banque africaine de développement, parce que c'est vrai ce pays a beaucoup d'atout. Regardez après la crise de printemps, ce pays n'est pas tombé, l'Etat existe, les institutions existent, et ça ce n'est pas facile parce qu'on a eu des exem ples en Afrique subsahariennes où après une décennie de crises les Etats sont complètement en faillite. Nous pensons que l'Afrique doit d'abord commencer par se connaître elle-même, par trouver les moyens d'une meilleure intégration, d'une meilleure coopération entre les pays africains, entre les régions. (...)
M. Mohamed Lamine DHAOUI, Directeur Service d'appui au secteur privé, ONUDI, Autriche :
« Le futur de l'économie mondiale se jouera en Afrique subsaharienne » «J'ai effectué plus de 45 déplacements en Afrique subsaharienne, et j'ai pu constater des opportunités qui peuvent se présenter aussi aux entreprises tunisiennes que pour l'expertise tunisienne qui est très demandé au niveau de ces pays là. (...) Le futur de l'économie mondiale se jouera en Afrique subsaharienne. A l'heure où de nombreux pays sont en panne de croissance, la région subsaharienne affiche des chiffres impressionnant avec 5% de croissance de 5% en 2013 et des prévisions allant jusqu'à 5,3% en 2014. Les exportations tunisiennes vers la région subsaharienne s'élève à environ 300 millions de dollars, ce qui représente 3% du total des exportations et se compose essentiellement de produits alimentaires, de matériaux de constructions et de services informatiques. Quant aux importations tunisiennes, elles représentent 1% du total des importations et se composent essentiellement de coton, de café et de cacao. 85% des exportations africaines sont constituées de matières premières, de ressources minières de manière brute sans transformation, et on peut dire à ce niveau là que l'Afrique subsaharienne est entrain d'exporter aussi de l'emploi pour les pays développés et pour les pays émergents. (...) le royaume chérifien pour développer sa coopération avec ses voisins du Sud s'est doté d'une réelle politique africaine, ce qui lui permet aujourd'hui de distancer la Tunisie dans de nombreux domaines. Les exportations marocaines vers ses voisins africains s'élèvent à plus de 1,5 milliards de dollars, soit 5 fois plus que la Tunisie. Ses exportations représentent entre 5 et 7% des exportations du Maroc, et contrairement à la Tunisie, le Maroc investit massivement dans le secteur privé, notamment dans les banques, les assurances et les télécommunications, lui permettant de disposer de relais efficaces en matière de données et d'informations économiques et commerciales. Le Maroc compte 21 représentations dans la région alors que la Tunisie n'en compte que 9. La Royale Air Maroc compte 24 destinations en Afrique subsaharienne alors que Tunisair n'en compte que 4. (...)
M. Walid BEL HADJ AMOR, membre du Comité Directeur IACE :
« La stratégie doit d'abord contre l'ignorance »« La stratégie doit d'abord lutter contre l'ignorance. L'ignorance d'africains envers d'autres africains. L'ignorance est source de préjugés, source d'idées reçues, source de clichés qui font qu'on ne se connait pas, on s'imagine un pays, on s'imagine une économie, on s'imagine des peuples qui font qu'on ne va pas les uns vers autres et on ne travaille pas ensemble. (...) les économies subsahariennes sont des économies intégrées que nous n'avons pas encore réussi à mettre en place dans le Maghreb. Depuis une douzaine d'années j'ai vu l'Afrique avancée, peut-être la vitesse n'est pas suffisante, peut on pouvait aller plus vite, mais j'ai vu des transformations extraordinaires sur le plan institutionnel, de l'organisation du secteur public, sur le plan législatif... (...)
A propos de l'IACE
Créé le 30 octobre 1984 sur l'initiative d'un groupe de chefs d'entreprises, l'IACE est un think tank tunisien dont la mission est de favoriser les contacts et la communication entre les chefs d'entreprises, créer des opportunités d'échanges d'idées, d'expériences et de réflexions, inciter les chefs d'entreprises à l'actualisation de leurs connaissances et concevoir et mettre en œuvre des programmes de formation pour les futurs créateurs d'entreprises.


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