Les lundi et mardi 21 et 22 décembre 2015, une importante Conférence de simulation des Nations Unies (ONU-Modèle) a eu lieu au siège de l'Institut des Hautes Etudes de Tunis (IHE), à l'initiative et sous la direction scientifique du Docteur Mahmoud Zani, Professeur universitaire et directeur du Département de Droit de l'IHE, en partenariat avec le Centre de recherche de Droit international et européen de Tunis (CDIE) et le Centre d'information des Nations Unies, sur un thème insolite et d'une actualité brûlante, à savoir «L'ONU, LA SECURITE ET LE FINANCEMENT DES ORGANISATIONS TERRORISTES». L'objectif principal de cet évènement universitaire unique en son genre consiste à initier davantage les futurs (es) juristes aux pratiques de la négociation diplomatique, dans le cadre du système des Nations Unies. Le choix du sujet par le Professeur Zani était audacieux et pertinent pour permettre à des étudiants (es) en droit en tant que délégués représentant les pays membres de l'Organisation des Nations Unies de débattre sur une question qui a marqué et ne cesse de marquer l'actualité nationale, régionale et internationale. Réunis en Assemblée générale, les délégués des Etats membres des Nations Unies ont assisté à la cérémonie d'ouverture présidée par le Professeur Zani, en présence d'invités d'honneur : Monsieur Alvaro SOSA FARIAS, Délégué régional auprès des forces armées, Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ; Monsieur Mohamed Habib MARSIT, Ancien Président d'Amnesty international Tunisie et Président de la coalition tunisienne contre la peine capitale. Ils ont également suivi avec intérêt les trois communications suivantes présentées au cours de cette cérémonie portant sur des aspects importants : «Le Droit international humanitaire et les conflits d'aujourd'hui» (Mr. Alvaro SOSA FARIAS) : ce dernier a axé son intervention sur le cadre juridique du DIH (04 Conventions de Genève et les Protocoles additionnels de 1977), le statut de combattant, les conflits armés internes et internationaux, y compris la situation au Yémen. « La peine capitale en Tunisie, au Moyen-Orient et Nord-Afrique, et dans le Monde» (Mr. Mohamed Habib MARSIT) : celui-ci a mis l'accent sur le rôle d'Amnesty international, la naissance du mouvement abolitionniste, la notion de justice, les moratoires sur l'application de la peine de mort dans certains pays et les obstacles actuels à l'action abolitionniste (le terrorisme, le coran et le réflexe de vengeance). «Le financement du terrorisme international et la résolution 2253 du Conseil de sécurité des Nations Unies» (Dr. Mahmoud Zani) : Spécialiste de Droit international public, de Droit international humanitaire et de Droit public, le Professeur Zani a rappelé, dans une communication magistrale comprenant tous les aspects liés au crime de terrorisme que, le financement de celui-ci reste une question d'une importance cruciale comme en témoigne l'adoption tout récemment par le Conseil de sécurité des Nations Unies de la résolution 2253 du 17 décembre 2015 visant à couper les fonds et les diverses ressources économiques de l'Etat islamique -appellation contestable – c'est-à-dire de Daesh et le réseau Al-Qaida. Il a, par la suite, expliqué la particularité de cette résolution adoptée pour la première fois dans l'histoire du Conseil, sous l'influence des ministres des Finances des 15 Etats membres de cet organe restreint de l'O.N.U, et les mesures préconisées pour une lutte efficace contre le financement du terrorisme (l'embargo sur les armes, le gel des avoirs des personnes et groupes concernés par les actes de terrorisme, l'interdiction de voyager, la coopération internationale, etc.). D'une manière globale, le Professeur Zani a aussi retracé les sources de financement du terrorisme et leur diversification (argent émanant de la contribution de certains Etats jusqu'au blanchiment d'argent, la criminalité organisée (trafic de stupéfiants), le trafic de matières premières (diamants et pierres précieuses), les enlèvements et les prises d'otages (tourisme), tout en abordant la stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et la délicate question de la radicalisation des jeunes à la lumière de la résolution 2250 du Conseil de sécurité du 09 décembre 2015 favorisant une politique de prévention. Au final, le Professeur Zani a précisé que les mesures envisagées restent en pratique inefficaces tenant compte de l'attitude floue des cinq (05) membres permanents du Conseil de sécurité par rapport au commerce illicite des armes. A la suite de l'Assemblée générale, les délégués des pays participants ont rejoint leurs organes respectifs pour débattre en leur sein des questions inscrites à l'ordre du jour : 1-Conseil de sécurité : La situation au Maghreb, en Irak et en Syrie ; le débat a porté sur Daesh et Al-Qaïda en Tunisie, Libye et Algérie, le transfert d'armes au Maghreb et au Moyen-Orient, les prises d'otages par les groupes terroristes, le financement des groupes terroristes et la coopération régionale contre le terrorisme. 2-Conseil Economique et Social : La sécurité alimentaire ; la discussion a concerné la nutrition, l'eau, les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), les changements climatiques et Cop 21, les conséquences des crises prolongées sur la sécurité alimentaire et l'aide humanitaire d'urgence 3-Conseil des Droits de l'Homme : La peine de mort ; le débat a compris l'application de la peine de mort aux « crimes les plus graves » (terrorisme, viol,...) et aux personnes vulnérables (enfants, personnes ayant des déficiences intellectuelles ou mentales), les méthodes d'exécution (la décapitation, la pendaison, l'injection d'un produit mortel, le peloton d'exécution, l'électrocution et l'asphyxie), les droits des personnes condamnées à mort (la grâce ou la commutation de la peine), l'extradition des personnes passibles de peine de mort et l'abolition universelle de celle-ci. Les travaux des délégués ont été fructueux et les négociations menées par ceux-ci pendant les deux journées ont abouti à l'adoption de plusieurs résolutions thématiques et par pays. Toutefois, faute de parrainage et l'utilisation du droit de veto, certains projets de résolutions ont échoué. La cérémonie de clôture s'est achevée par une synthèse des travaux de chaque organe, présentée par leurs présidents respectifs, la remise des certificats de participation et des attestations spéciales portant la mention de «Meilleur (e) délégué (e) ». L'organisation de cette simulation fait suite à d'autres simulations des Nations Unies organisées également par le Professeur Mahmoud Zani, directeur du Centre de Droit International et Européen (CDIE) de Tunis, sur des thèmes qui parlent d'eux-mêmes, en l'occurrence : «Le terrorisme au Maghreb : coopération et instruments juridiques» ; «La protection des civils dans les conflits armés » et «Le droit des Nations Unies et les combattants terroristes étrangers». De tels événements contribuent sans conteste à consolider la formation académique de nos étudiants (es) et faciliter leur insertion professionnelle. Ils démontrent par ailleurs le dynamisme institutionnel que voudraient instaurer certains professeurs universitaires pour rehausser davantage le niveau universitaire dans notre pays. A cet effet, l'Institut des Hautes Etudes de Tunis (IHE) se démarque une nouvelle fois des autres institutions académiques en tant que véritable centre d'excellence universitaire, notamment à travers sa politique dynamique de formation basée sur la qualité et la rigueur voulue par son président, le Professeur Slah Hellara.