Les travaux de la deuxième journée du colloque « Numismatique et histoire de la monnaie en Tunisie », organisée par la banque centrale ont été cloturés hier par un débat fructueux visant la promotion du musée de la monnaie en particulier et la culture numismatique tunisienne en générale. La deuxième journée du colloque était répartie sur deux séances. La première était consacrée à une exposition générale de l'histoire de la monnaie tunisienne sous le protectorat, et celle de l'indépendance à nos jours. Quant au deuxième panel, il a pris la forme d'un débat au cours duquel les différents participants et conférenciers ont discouru sur les perspectives de promotion de l'œuvre crée par la BCT. Dans sa présentation monsieur Abdelhamid Fnina, a indiqué que la collection de la Bannque Centrale compte parmi les plus importantes et rares au monde. La collection de la banque centrale détient son pouvoir du fait qu'elle est le fruit d'un travail acharnant et intense de chercheurs tunisiens et étrangers pour rendre public et accessible cet oeuvre couvrant vingt cinq siècles de civilisation monétaire tunisienne. Il a outre passé en revue les dates clés de l'émission de la monnaie tunisienne sous le protectorat.Concernant cette période, l'établissament du protectorat français en 1881 ne s'est pas traduit dans l'immédiat par un changement brutal du système monétaire en usage. Il a fallu une decennie pour opérer un tel changement. Ce n'est en effet, qu'en 1891 qu'on substitua à la piastre tunisienne l'unité monétaire française, le franc. A partir de cette réforme, une politique monétaire nouvelle est instaurée, alignée sur le système monétaire français. La typologie et la valeur intrinsèque des espèces monétaires furent alors totalement changées. L'histoire de la monnaie tunisienne de l'indépendance à nos jours, a fait l'objet de l'intervention de monsieur Ali Khiri, directeur à la Banque Centrale. Dans sa présentation, il a rappelé que lorsque la Tunisie accéda à l'indépendance, ses émissions monétaires, suivirent la tradition monétaire latine. Après la proclamation de la république, le 25 Juillet 1957, l'art figuratif fut admis sur le monnayage tunisien. Qu'il utilise une légende arabe et une datation de l'hégire conjointement à l'ère chrétienne, le monnayage tunisien ne diffère pas ainsi fondamentalement de celui de l'Europe. Jusqu'en 1960, l'unité monétaire de la Tunisie était le franc. Depuis cette date, elle est devenue le dinar : 1 dinar vaut 1000 millimes. Pour les billets de banque émis après le 7 novembre 1987, ils ont permis de « réactiver'' la mémoire nationale en immortalisant les grands hommes de la Tunisie… et d'enrichir le patrimoine national dans les domaines monétaires et numismatique ». a-t-il indiqué. Le deuxième panel de la journée était un débat sur les modalités de promotion de la culture numismatique en Tunisie à l'occasion de l'apparition de la collection de la Banque centrale en trois volumes « Numismatique et histoire de la monnaie en Tunisie ». La participation des conférenciers à ce débat était fructueuses vue l'importance des sugestions et des solutions proposées. Pour les participants, l'apparition de cet ouvrage est le début d'un élan de sensibilisation auprés des universitaires et étudiants à se spécialiser davantage dans cette science. L'integration du musée dans les circuits touristiques, la création d'un site web pour le musée, la traduction de l'ouvrage en anglais et en arabe….sont certes des mesures importantes pour promouvoir cette institution, mais elles demeurent insuffisantes pour le vulgariser au près du du grand public, selon les conférenciers. A cet effet, les écoles doivent organiser des visites guidées pour les écoliers à cette institution. En complément de ce programme, des espaces archéoligiques préfabriqués peuvent être un lieu de distraction et d'exercice à la recherche des pièces rares, pour faire sentir aux enfants ce plaisir découverte et par conséquent inculquer depuis le plus jeune âge cette culture de recherche anchéologique. ‘'Nous devons assurer un suivi au musée'' a indiqué Mr. Fnina. Pour lui, la création d'une dynamique autour du musée peut vulgariser cette institution auprès des universitaires et étudiants par la création d'un espace de communication entre universitaires et spécialistes en s'appuyant bien évidement sur le rôle des historiens, qui donnent de la valeur à chaque pièce. Ainsi les étudiants deviendront motivés pour choisir cette branche de l'archéologie. La création des compétences dans ce domaine est plus que nécessaire pour garantir le suivi des travaux antérieurs et assurer la pérennité de cette science en Tunisie. Pour les conférenciers, la création d'une revue scientifique spécialisée en la matière, sera une solution pour promouvoir la culture numismatique en Tunisie. Ces suggestions constructives pour la promotion de cette culture, semblent efficaces mais il faut avant tout, réformer la méthodologie d'apprentissage académique chez les enfants et les universitaires