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Publié dans L'expert le 30 - 04 - 2009

2009 est une année fort significative pour l'Otan; non seulement par le fait qu'elle correspond à son soixantième anniversaire, mais également par les multiples défis qui se posent à l'Alliance. L'interférence de l'insoluble question afghane, du processus complexe de réformes et de la récente « réintégration » française, surchargent l'agenda transatlantique.
Les questions que se posent les stratèges sur l'avenir de l'Otan deviennent de plus en plus existentialistes. Aux yeux de Washington, Moscou, Paris, Berlin, Varsovie, l'Alliance revêt aujourd'hui des sens très différents. En diplomatie, la multiplicité des sens peut faire la richesse des accords; mais au-delà d'un certain seuil, la richesse tourne en cacophonie.
Pour Washington, l'Alliance est perçue, depuis l'administration Clinton, comme un réservoir de forces, où l'on puise soutien politique (le cas de l'Irak) ou militaire (le cas de l'Afghanistan). Avec, bien sûr, l'intérêt supplémentaire d'être un vecteur de puissance, de contrôle ou de division d'alliés européens plus ou moins « disciplinés ». Pour Moscou, l'Alliance affiche un autre visage classique, celui de paravent de l'expansion américaine sur le continent. Pour Berlin, l'Alliance incarne une bonne part du malaise allemand: l'impuissance, en dépit des tentations, à dépasser l'ancrage atlantique. Pour Varsovie, elle symbolise le retour à l'Occident et une garantie de défense contre les ambitions russes prétendues, à la fois nostalgiques et fantasmatiques. Pour Paris, le dilemme n'est pas moins profond. L'Otan cautionne la manifestation militaire collective des Occidentaux, mais exprime, en même temps, une unité politique sous domination américaine dans un contexte où les intérêts ne sont plus toujours identiques entre Européens et Américains.
Encore…le piège afghan
Nul n'ignore que l'Otan est prise en otage en Afghanistan. Malgré le parterre d'experts stratégiques dont elle dispose, l'Alliance se trouve aujourd'hui dans l'obligation de clarifier l'objectif stratégique de l'opération cauchemardesque qu'elle mène dans ce pays. A cet égard, quatre hypothèses sont actuellement envisagées. L'Otan pourrait entreprendre un véritable processus de « nation building », sachant qu'il supposerait un engagement de moyens et d'hommes très supérieur à l'engagement actuel. On pourrait -deuxième hypothèse- se concentrer sur une approche plus sécuritaire, en misant sur le renforcement du processus de « state building », aide supplémentaire à l'Etat afghan en termes de sécurité, pour le doter plus rapidement de forces militaires et de police susceptibles de contenir, au moins à moyen terme, l'insurrection. Aide accompagnée de négociations internes permettant d'élargir l'assise politique de cet Etat. La troisième option privilégierait, elle, la stabilisation de la région, impliquant à la fois un engagement militaire et des négociations politiques élargies, incluant le Pakistan. On peut enfin penser à une hypothèse plutôt classique, c'est-à-dire « à l'américaine », avec un retrait au sol accompagné d'une intensification des actions aériennes. Cette dernière proposition serait sans doute politiquement une autre catastrophe et matériellement une impasse. La première et la troisième exigeraient une réappréciation générale des moyens engagés. Seul l'hypothétique renforcement du « state building », joint à la promesse d'un retrait progressif mais définitif, apparaît susceptible de figurer au programme. Mais compte tenu des divergences entre alliés, on peut se demander si la solution choisie ne le sera pas a minima, et si elle ne coïncidera pas, dans tous les cas, à une dure reconnaissance par l'Otan de son échec.
L'Otan…à l'épreuve du temps
En ce soixantième anniversaire de l'Alliance, on ne peut que constater que celle-ci n'a pas finalement suivi les grandes mutations des deux dernières décennies. Un profond processus de réforme semble inéluctable, mais, là également, les défis demeurent nombreux. Le premier est celui de l'élargissement : Ukraine et Géorgie en tête. Ces deux élargissements semblent, à la lumière des relations que l'Occident souhaite désormais entretenir avec le Kremlin, impossibles. Selon que ces élargissements soient effectuées ou non, les conséquences à terme seraient, soit une forte dégradation des relations avec Moscou, avec tout un lot de conséquences imprévisibles, soit l'acceptation de facto d'une démilitarisation rampante de l'Alliance. Le choix est tellement difficile.
Le second point touche à la délimitation de l'Alliance. Une discussion sur son assise géographique met en exergue un consensus contradictoire entre les derniers entrants dans l'Otan et la France. Celle-ci s'oppose à la notion d'universalité de l'Otan et défend l'idée qu'elle doit demeurer une alliance militaire limitée en compétence géographique comme fonctionnelle.
Le troisième volet du débat est celui de la réforme interne : allègement des structures centrales de l'Alliance, réforme des Etats-majors, rationalisation des capacités militaires communes dans le cadre d'une négociation avec l'UE et éventuelle revalorisation, sur demande des pays d'Europe Centrale, de l'engagement de solidarité face à la menace extérieure.
La réintégration française : un prix assez élevé pour un simple geste symbolique ?
Tandis que la cristallisation de l'Europe de la défense semble lente et indéfinissable, l'Alliance atlantique paraît aujourd'hui, aux yeux de Paris, à la fois inévitable et insaisissable. Cette problématique a rejailli dans le débat politique interne. Les défenseurs de la « réintégration » parlent de « normalisation », fruit de la logique et aboutissement évident. Ils insistent sur l'idée qu'en retrouvant la confiance des alliés européens, la France, jusqu'ici soupçonnée de vouloir affaiblir l'Alliance atlantique par le biais de l'Union, ouvre la voie à un renforcement de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD). Le troisième argument en faveur du « retour » de la France est la nécessité d'acquérir un poids nouveau pour pouvoir peser dans le débat interne de réforme de l'Alliance.
Inversement, les plus méfiants suggéreront que si la situation est à ce point « normale » entre la France et l'Alliance, le « retour » est inutile, que ce n'est pas en renforçant l'Otan que l'on développera la PESD ou encore que le poids de la France dans le processus de réforme de l'Otan dépend de l'existence même de cette réforme, qui n'est pas décidé par elle… De plus, il n'est guère démontré historiquement que le degré d'influence dans l'Alliance est proportionnel au degré d'intégration.
Finalement, Nicolas Sarkozy a décidé. Le vote de l'Assemblée nationale française a été une formalité, dans les règles autorisées par la constitution française qui permettent de faire voter sur un autre sujet que la question posée. C'est désormais acquis, la France a fait sa réapparition dans l'ensemble de l'appareil militaire intégré de l'Otan, à l'exception du comité nucléaire.
Toutefois, le débat continue et l'on a parfois l'impression que le ton monte davantage. Le 1er avril, dans une intervention musclée dans une salle de l'Assemblée nationale, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin s'en est violemment pris à Nicolas Sarkozy, fustigeant notamment la décision de rejoindre le commandement intégré de l'Otan, officialisée à quelques jours du sommet de Strasbourg-Kehl. Devant une large audience, le héraut du non à l'intervention en Irak s'est ainsi inquiété d'une militarisation de l'Occident, dont l'Otan deviendrait de plus en plus le bras armé.
Dominique de Villepin est allé jusqu'au bout, en voyant dans l'Otan et son évolution un risque de fracture accentuée entre le Nord et le Sud, voire même une fracture entre l'Occident et le reste du monde. L'Otan serait ainsi potentiellement responsable d'un repli identitaire, thème qui pourrait s'imposer comme majeur dans les relations internationales des prochaines décennies. Dans le même temps, il convient de s'interroger sur la perception des menaces extérieures, et sur la mise en place de dispositifs policiers et militaires pour s'en protéger. Dans un contexte post-11 septembre, où l'existence de l'Otan est notamment justifiée par la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale – bien que la structure militaire de l'Alliance ne semble pas forcément appropriée à de telles missions – un « hypersécuritarisme », venant se greffer à ce repli identitaire, serait le principal risque dans une mise en avant trop prononcée d'une structure militaire telle que l'Otan.

Dans ce contexte, et au-delà de sa militarisation, c'est la signification de l'Occident qui est sujette à interrogation par le biais de ces inquiétudes concernant l'évolution de l'Otan. Car l'organisation militaire est la seule à pouvoir associer les puissances occidentales autour d'objectifs stratégiques communs ! Les dernières évolutions laissent perplexe : quelles valeurs l'Occident souhaite-il porter sur la scène internationale…et par quels moyens ?


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