Le 14 janvier, les Tunisiens ont commémoré le 2è anniversaire de leur révolution qui a permis de mettre en place, de façon fondamentale, la liberté de presse et d'expression dans le pays. Mais ces festivités ont été tachées par des agressions contre des journalistes. En effet, Zied Al Hani, journaliste à « Assahafa» et membre du bureau exécutif du Syndicat National des Journalistes Tunisiens, a déclaré à l'Observatoire du Centre de Tunis pour la liberté de la Presse que, pendant qu'il couvrait les rassemblements populaires à l'Avenue Bourguiba, il a été insulté par des éléments appartenant selon lui aux « Ligues de Protection de la Révolution », l'accusant d'être « une figure de la presse du déshonneur et de ne publier que de fausses informations en vue de saboter le travail du gouvernement et la marche du pays » Il a ajouté que ses agresseurs n'ont pas hésité à le frapper par derrière au moment où il quittait les lieux, suite à l'intervention de personnes présentes pour le défendre.
De même, Néji Bghouri, journaliste à « Assahafa » et directeur du bureau de Tunis du site « Reporters » a déclaré qu'il a été agressé verbalement de la part d'éléments appartenant aux mêmes ligues, alors qu'il était de passage dans l'Avenue. Il a ajouté que « l'un de ses agresseurs connu pour appartenir à ces ligues l'a menacé de mort en présence de policiers »
En outre, les journalistes Boukhadhra Hajji et Hichem Abdessayed travaillant à la chaîne « Alhiwar Attounsi » ont été longuement insultés quand ils couvraient les mêmes festivités à l'Avenue Bourguiba. Ils ont déclaré que des individus portant des drapeaux noirs les ont attaqués les taxant de gauchistes hérétiques et d'ennemis de la révolution, à la solde de l'ancien régime, leur promettant d'être sévèrement jugés.
Le Centre de Tunis pour la liberté de la Presse, tout en signalant l'importance que de tels rassemblements puissent avoir lieu sans agressions contre les journalistes, prévient contre toute nonchalance quant à la protection des journalistes de la part du ministère de l'intérieur. Il appelle aussi à l'accélération des poursuites contre agresseurs de Alhani, de Bghouri, de Boukhadhra et de Abdessayed.
Il rappelle aussi à tous les acteurs politiques et idéologiques que l'intérêt de tous exige la protection des journalistes qui ne sont nullement partie prenante dans les conflits. En contre partie, il est possible de juger leurs produits à travers les cadres légaux et professionnels et non par les règlements de comptes de façon directe, d'une manière qui s'oppose aux droits élémentaires de liberté d'expression et d'opinion.
L'Observatoire du Centre de Tunis pour la Liberté de la Presse