● S'il est vrai que la Tunisie n'est pas membre de l'Union Européenne, elle n'en demeure pas moins un partenaire solide qui entretient des dossiers très intéressants et des relations bilatérales très importants avec l'Europe ● 30 ans de coopération U.E/Tunisie ont beaucoup apporté et promettent plus et mieux Il est vrai qu'une fois n'est pas coutume… Mais quand cela se multiplie jusqu'à devenir régulier et périodique, on est en droit de parler de tradition… C'est dans cet esprit et dans ce cadre que S.E. Monsieur Adrianus Koetsenruijter, Ambassadeur Chef de la Délégation de l'Union Européenne en Tunisie a placé la rencontre de presse tenue, hier au siège de la Délégation… Dans son allocution de bienvenue, il a tenu à préciser que les séries de rencontres s'inscrivent dans une démarche de contact et d'échange de points de vue… pas nécessairement dans l'événementiel… Il est toujours positif de passer en revue, ensemble, les activités de l'Union Européenne, des relations Europe-Afrique-Maghreb-Tunisie. Cela dit, la rencontre d'hier a été principalement consacrée au dernier rapport de M. José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne sur l'Etat de l'Union 2010 qu'il a présenté au Parlement Européen à Strasbourg le 7 septembre 2010. Il serait intéressant de soumettre à nos lecteurs les grandes lignes de ce discours qui gravite autour de cinq défis majeurs que l'Union européenne devra relever au cours de l'année prochaine, dont nous relevons principalement: 1) Combattre la crise et améliorer la gouvernance économique… Sur ce chapitre, l'Europe a appris une dure leçon. Les idées et les propositions de la Commission, présentées en mai et juin 2010 ont été bien accueillies… Il est évident que des «budgets non viables à terme nous rendent vulnérables et que la dette et le déficit créent l'instabilité conjoncturelle», précise M. Barroso en ajoutant qu'il est temps de «s'atteler à résoudre les graves déséquilibres macroéconomiques, en particulier dans la zone euro. Voilà pourquoi nous avons présenté en amont des propositions visant à détecter les bulles spéculatives, les défauts de compétitivité et d'autres facteurs de déséquilibre». 2) Relancer la croissance pour l'emploi en accélérant la mise en œuvre du programme de réformes «Europe 2020». La priorité principale, note le rapport, c'est la croissance pour l'emploi, une croissance durable et inclusive au moyen de finances publiques saines. Pour cela, il faut augmenter le nombre des travailleurs en activité, stimuler la compétitivité des entreprises et approfondir le marché unique. 3) Assumer une part de responsabilité dans le monde. Il s'agit là d'un volet purement politique… L'Union est appelée à tenir, dans les affaires internationales, un rôle à la hauteur de son poids économique. Sans cela, l'Europe ne sera pas une puissance mondiale et ses partenaires «iront de l'avant» sans elle et donc sans ses Etats membres. Présentation terminée du rapport du président de la Commission européenne, le débat s'est focalisé sur les relations de l'Union Européenne, ses programmes et projets, ses dossiers de coopération, notamment bilatérale, avec la Tunisie. A une question posée sur l'état des lieux, au sein de l'Union Européenne, du projet de l'UPM (absence de grands projets structurants, absence de financement…), le Chef de la Délégation souligne que l'UPM reste dans les priorités de l'agenda de l'U.E… Mais s'il est vrai que quelques avancées ont été réalisées, beaucoup reste à faire… L'Union européenne, rappelle-t-il fait partie d'un ensemble… Des obstacles sont réels et les solutions à apporter sont du ressort de plusieurs parties à la fois dont certaines sont en dehors de l'Union… Pour le cas du dossier du Proche-Orient, nous savons tous que les Etats Unis y constituent le principal acteur… Le débat a continué sur le développement, l'immigration, la politique européenne de voisinage et surtout sur les actions de soutien, les aides aux PME, l'environnement… Avec la Tunisie, le bilatéral continue son bonhomme de chemin et se développe davantage. La toute dernière en date, l'avancée des négociations commerciales UE-Tunisie… M. Benoit Lefort, Conseiller commercial à la Délégation à Tunis est intervenu pour préciser que la cinquième réunion de négociations sur la libéralisation des produits agricoles transformés et de la pêche s'est tenue à Tunis, le 23 juin dernier… Ce qui a permis de clarifier toutes les questions techniques en suspens, en particulier celles concernant le contenu de l'offre tunisienne et de l'offre de l'U.E… Des échanges de points de vue très intéressants notamment avec l'ensemble des administrations tunisiennes chargées de ces activités et de ces services… H.J. Ph.: Mohamed Chouchane
Deux question de l'Expert à S.E. Monsieur Adrianus Koetsenruijter *On entend des voix d'un ton dur et menaçant qui s'élèvent contre la Grèce ou le Portugal pour leur gestion de la dette, du déficit et du budget… Ces voix ne sont pas celles de l'Union Européenne mais de l'Allemagne ou de la France… Ne trouvez-vous pas qu'il y confusion dans les rôles et les attributions? Réponse *Tout à fait… Mais c'est en apparence, car en définitive tout le monde va s'assoir autour d'une table appelée «Commission européenne» où tous les membres sont réunis avec une égalité totale… Si un pays comme l'Allemagne ou, à un degré moindre, la France hausse le ton c'est parce qu'ils se sentent tous les deux les plus riches et les plus forts de l'Union, donc les mieux placés pour jouer la locomotive… Question «l'Expert» *Quand le Président de la Commission parle de budgets non viables, de dette et de déficit dans la zone euro, il est permis de se demander où sont passées les structures de contrôle que l'U.E prétend avoir pour stopper les dérapages budgétaires de chaque Etat membre? Réponse *Il est vrai que l'U.E dispose de moyens de contrôle selon le pacte de Maastricht. Elle dispose de la possibilité de proposer des rectifications… Seulement, voilà il ne faut oublier qu'il y aurait lieu de tenir compte de l'interférence du politique dans l'économique et la technique… La gestion des affaires publiques est un chapitre à part. M. Benoît Le Fort Concernant les négociations commerciales U.E-Tunisie, nous sommes dans une logique porteuse… Les échanges de points de vue sont très intéressants et nous nous sommes engagés à continuer dans cette voie jusqu'à finalisation des objectifs tracés en commun.