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Gouvernement Ghannouchi: Les raisons d'un rejet
Publié dans L'expert le 01 - 03 - 2011

Un récent sondage vient de révéler que 36% des Tunisiens trouvent que le gouvernement fait correctement son travail, alors que 50% pensent le contraire… Il est bien évident que si pour les premiers les motifs de satisfaction sont clairs, les raisons du mécontentement des autres sont plus évidentes, plus nombreuses et touchant la quasi-totalité des champs de l'activité gouvernementale.
Une première évidence réside dans la démonstration de force pacifique opérée vendredi dernier à Tunis, et par laquelle les composantes de la société civile et de la société tout court ont dit NON à l'actuel gouvernement provisoire… Il est vrai que le message s'est adressé en premier lieu au Premier ministre en personne… Il est vrai aussi que certaines personnes de ce gouvernement continuent à jouir d'une estime certaine et d'une opinion qui leur est favorable; mais le grand malaise réside dans le fait que nous sommes là devant une «équipe» dont les membres doivent gagner ensemble, faute de quoi ils sont condamnés à perdre ensemble…
Sur le plan politique: l'entretien du flou
Le moule politique étant la matrice de l'action gouvernementale, nous croyons pouvoir avancer sans grand risque d'erreur que le Gouvernement Ghannouchi a raté et son départ, et son itinéraire. En effet, juste au lendemain de la Révolution, le premier des ministres n'a pas pu ou n'a pas voulu capter le message on ne peut plus clair du peuple tunisien et notamment de sa jeunesse palpitante, frondeuse et généreuse. Le premier gouvernement qu'il a composé était un modèle de non sens pour ne pas dire autre chose… C'était, à la limite, choquant… Le consensus national en a reçu un sacré coup! S'en est suivi une deuxième composition gouvernementale non moins décevante où cette jeunesse a vu une persistance provocatrice à rallonger la vie à certaine figures du régime déchu… Et rebelote! On efface et on revoit sa copie… avec cette volonté presque délibérée de fonctionner au compte goutte… de céder avec parcimonie… Comme si M. Ghannouchi ne trouve plaisir au travail que sous la pression et les revendications constantes, fortes et enchainées…
Pour le flou dans l'action du gouvernement, les exemples ne manquent pas, malgré les efforts généreux d'un porte-parole du gouvernement qui cherche à convaincre à coups de communiqués et de déclarations d'une transparence pas toujours évidentes… Les intentions sont peut-être bonnes mais malheureusement l'impact de l'information verse beaucoup plus dans le négatif. A titre d'exemple, le travail des commissions instaurées… On en parle beaucoup, mais on ne voit rien… des décisions de poursuite, des opérations de saisie, des accusations pour trafic, vol et détournement de deniers public, mais contre qui au juste?
Le déficit en communication
Là aussi, le bat blesse. Il y a presque une unanimité que le gouvernement en général et M. Ghannouchi en particulier usent mal des moyens de communication et transmettent mal les messages attendus et parfois mêmes espérés ou souhaités… Il y a non seulement un déficit en termes de quantité mais aussi, et surtout, en termes de clarté et de transparence… Cela aboutit inévitablement à créer un sentiment de malaise et de soupçons de magouille… Les questions jaillissent et les «Pourquoi» fusent de partout et pour tout, même pour les actes les plus anodins… Le Premier ministre se refuserait, apparemment, à toute conférence de presse pour répondre directement à des questions restées en suspens et dont il est l'un des rares personnes à connaître les réponses… Des interviews sélectionnées, des déclarations sur des chaînes bien indiquées… Il ne s'agit pas de faire, de notre part, un procès d'intention… Nous ne faisons que relever des faits.
L'économie: vente du surgelé
La «Révolution tunisienne» a ouvert des espaces, a suscité des espérances et a lancé partout dans le monde un nouveau «Label Tunisie»… En a-t-on profité sur le plan économique? Pas évident si l'on exclut les quelques bonnes intentions d'aides financières de la part de l'Union européenne en particulier.
Les conseils des ministres se succèdent et finissent, pour le volet économique, par adopter quelques mesures timides, d'une part, mais surtout des mesures mises au frigo depuis avant 14 janvier 2011… c'est du surgelé remis sur le feu.
D'un autre côté, qu'en est-il du travail sur terrain? De la mise en pratique réelle et active de toute mesure de développement régional?
Une autre grande question se pose avec insistance: Pourquoi maintenir la même loi de finances 2011… Le budget alloué à la Présidence de la République au titre de cette loi restera-t-il inchangé? Idem pour le budget des deux chambres alors que tout le monde sait qu'elles n'ont plus de rôle à jouer.
Certes, il est vrai que toute action économique ou programme de développement obéissent, bon gré mal gré, aux facteurs du temps, mais l'actuel gouvernement a-t-il au moins présenté un schéma pratique dans ce cadre?
La valse d'hésitations sociales
Un bon signe de grande portée et de haute signification: la société civile, réelle et authentique renait de ses cendres et prend le relais pour des actions que le gouvernement trouve un grand mal à assumer.
Parer au plus urgent consiste, pour le gouvernement, à distribuer de l'argent, à élargir l'éventail aides octroyées aux familles nécessiteuses, à effectuer quelques avancées limitées et timides en matière d'emploi et de se positionner, à la fin, dans une logique de rupture avec l'UGTT… C'est vrai que sur ce point, le gouvernement pourrait jeter la balle dans le terrain syndical, mais le moment n'est pas à la disculpation ou aux accusations… Même si la centrale syndicale n'est pas innocente, le gouvernement, lui, n'a pas à s'affranchir de ses responsabilités dans le maintien du front social.
Une politique étrangère timorée!
Là aussi, les faiblesses sont nombreuses… Une nette impression chez tout tunisien que le gouvernement a d'autres domaines à «fouetter»… D'où une attitude officielle très prudente et une réactivité lente qui se veut, en plus, floue et indéchiffrable quand il s'agit de prendre position, de condamner un acte ou de soutenir une révolte populaire. Les défaillances enregistrés au niveau du département lui-même (les Affaires Etrangères) et la valse des ministres, sitôt pressentis ou nommés, qu'ils quittent sans avoir eu le temps même de prendre fonction, traduit un déficit énorme dans la configuration et la marche de la politique étrangère de l'actuel gouvernement.
Ces lacunes ne peuvent produire que leurs effets négatifs: positions imprécises, communication indécise et fragilité dans nos rapports avec l'étranger, à la limite de la soumission.
Inventaire décourageant affirment certains, pour un bilan non conforme à l'apport de la révolution et aux aspirations et attentes de l'ensemble des composantes de la société.
Il serait inutile de rappeler que la charge gouvernementale implique une obligation de résultat… Et quand ce dernier ne suit pas, c'est un constat d'échec et donc motif de départ… simplement, calmement et démocratiquement.


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