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Les entreprises doivent préparer l'après Gaddafi
Publié dans L'expert le 24 - 03 - 2011

· La Libye est le premier partenaire, au niveau maghrébin et arabe, et le cinquième à l'échelle mondiale
· Ceux qui opèrent sur le marché libyen, doivent garder le contact avec les importateurs libyens, et essayer de les soutenir dans leur crise actuelle.

La situation en Libye est désastreuse et chaotique, avec des scènes de guérillas, et des frappes aériennes d'une coalition internationale venant sauver les civils. C'est le tableau qui règne à quelques kilomètres de nos frontières. Le dénouement de la crise en Libye est risque de durer encore quelques semaines, à cause de l'acharnement du colonel Gaddafi. Loin de la situation politique et militaire qui existe actuellement, la Libye est avant tout un partenaire commercial de choix pour la Tunisie. La situation dans ce pays nous impacte sur le plan économique, et devient même menaçante, puisqu'elle est conjuguée à une révolution en Tunisie. La chute du régime de Gaddafi, est selon certains analystes, est certaine. Mais le flou persiste autour de la manière et du moment de cette chute. C'est pour cette raison que les entreprises tunisiennes doivent d'ores et déjà, préparer l'après Gaddafi, afin d'être les premiers dans un pays à reconstruire.


Des relations économiques et commerciales très ancrées :
Sur le plan économique et commercial, les relations entre la Tunisie et la Libye sont plus qu'exemplaires et très ancrées. Une région comme Ben Guerdane, doit son existence et sa vie au commerce avec ce pays. C'est même une grande partie du sud tunisien. Ce qui se passe actuellement en Libye paralyse totalement cette région. La Libye est le premier partenaire, au niveau maghrébin et arabe, et le cinquième à l'échelle mondiale. Les échanges commerciaux dépassent les 2.2 milliards de dinars. En 2010, les exportations tunisiennes vers le marché libyen ont atteint 1050 millions de dinars. Plus de 1200 entreprises tunisiennes qui exportent vers ce marché, et qui se trouvent aujourd'hui obligées de chercher d'autres marchés pour la commercialisation. Certaines, au nombre de 50, ont choisi de s'implanter sur le marché libyen, comme le groupe Poulina. Les exportations tunisiennes sont principalement dans des domaines tel que l'agroalimentaire, le bâtiment, et les mécaniques électriques. La Libye accapare 5% de nos exportations.
On ne doit pas négliger à cet égard nos exportations de service, qui se manifestent principalement à travers le tourisme médical, et le tourisme de shopping et de vacances. En effet, plus de 1.7 millions de Libyens visitent notre pays chaque année. Ils ont un pouvoir d'achat important et font tourner plusieurs secteurs tel que l'hôtellerie, en plus la location de maisons et de résidences. Le tourisme médical de son côté représente 5% de nos exportations des services et ¼ du chiffre d'affaire des cliniques privées tunisiennes. Certaines cliniques sont aujourd'hui au point mort, et il existe un réel danger pour leur fermeture.
De l'autre côté, nos importations de la Libye totalisent plus de 1.2 milliards de dinars, principalement énergétique, soit 5% du total des exportations de la Libye. Une quarantaine d'entreprises libyennes opèrent sur notre sol, pour un montant total de 2 milliards de dollars et employant plus de 3000 personnes. Ces entreprises opèrent principalement dans le secteur industriel, et d'autres dans le tourisme, en l'occurrence le groupe LAICO.
Ces chiffres démontrent l'importance du marché libyen dans l'économie tunisienne. C'est un vrai poumon pour nos opérateurs économiques, et qui se trouve aujourd'hui à l'arrêt.

Un pays à reconstruire :
Sans vouloir profiter du malheur des autres, celui des libyens aujourd'hui peut faire le bonheur des entreprises tunisiennes dans quelques semaines. En effet, la guerre qui se déroule actuellement a démoli une grande partie de l'infrastructure libyenne : des routes, des ponts,des maisons, des établissements publics, des hôpitaux,……C'est tout un pays à reconstruire. A ce niveau les entreprises de travaux publics tunisiennes, ainsi que les ouvriers et la cadres tunisiens, auront de grandes opportunités de travail dans ce pays, au moment de la reconstruction.
Les produits agroalimentaires tunisiens représentent une grande partie de nos exportations. Si les évènements se clament en Libye, les entreprises tunisiennes seront largement sollicitées pour approvisionner un marché, dont les stocks se sont épuisés depuis quelques semaines. Une grande manne qui viendra compenser les pertes accusées durant la guerre, si celle ci arrive à sa fin, au profit des révolutionnaires.
Sans compter, que malheureusement cette guerre a fait beaucoup de victimes et de dommages humains, qui auront besoin de soins et de prise en charge médicale. A ce niveau, nos cliniques privées, qui connaissent une période de vache maigre, auront du travail. Rappelons que ces derniers ont annoncé, qu'ils soigneront gratuitement les blessés libyens, dans un élan de solidarité à saluer de leur part.
Le départ du régime de Gaddafi profitera énormément à la Tunisie, puisqu'il mettra fin à l'instabilité dans les relations entre les deux pays, à travers des décisions arbitraires. Maintes fois, le colonel Gaddafi avait pris des décisions à l'encontre de conventions signées entre nos deux pays, et d'un coup de tête et humeur personnel. Cette instabilité dans les textes et les lois régissant le marché libyen avait fait souffert plusieurs opérateurs, qui étaient obligés de composer avec la situation qui existe.
Le retour du marché libyen pour les tunisiens, se base sur l'éventualité de la chute du régime de Gaddafi. Chose qu'on espère de tout cœur, vu ce qu'il fait subir à son pauvre peuple.

Garder le contact :
Les entreprises tunisiennes doivent se préparer dés maintenant à l'après Gaddafi. Cette préparation passe par une évaluation des besoins éventuels de ce pays, après la guerre et le retour à la normale, pour être le premier sur ce marché. La Tunisie, bénéficie de la proximité et surtout de relations économiques traditionnelles. Ceux qui opèrent sur le marché libyen, doivent garder le contact avec les importateurs libyens, et essayer de les soutenir dans leur crise actuelle.
Le gouvernement tunisien, de son côté, doit préparer l'étape de l'après Gaddafi, et soutenir les entreprises tunisiennes, pour un « come back » sur le marché libyen avec force et sérénité, et dans le cadre de la coopération gagnante.
Les entreprises tunisiennes doivent avoir une attitude proactive et anticipative, pour avoir un avantage compétitif dans la Libye de l'après guerre. Dans ce cadre il est important de s'outiller des atouts de l'intelligence économique pour pouvoir anticiper les évènements, et arriver à prendre « les business decision » les plus adéquates, sur un marché porteur et plein de potentialité pour notre pays. On est sûr que d'autres, dans des pays arabes ou développés, ont déjà fait leurs calculs.


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