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On payait des "imams" qui sont morts ou déchus
Publié dans L'expert le 13 - 05 - 2011


Selon le 25ème rapport de la cours des comptes

On payait des "imams" qui sont morts ou déchus

● On constate la vacance de 1.108 postes à la fin de l'année 2008 concernant 240 imams prédicateurs, 306 imams «khams», 324 «muezzins» et 238 préposés à l'entretien des mosquées.
● Des primes ont continué à être octroyées à des cadres qui se sont avérés par la suite décédés ou déchus de leurs fonctions depuis une longue période

Les rapports de la cour sont devenus enfin publics, suite à une décision du président temporaire, prise lors du conseil des ministres. La cour des comptes est un organisme du conseil d'Etat, qui est chargé d'examiner les comptes et apprécier la gestion de l'Etat, des collectivités locales, des établissements et entreprises publics, ainsi que de tous les organismes dans lesquels l'Etat, les collectivités locales, les établissements et entreprises publics détiennent une participation au capital. Dans ce cadre la cour des comptes effectue chaque année des missions d'inspection et de contrôle et livre des rapports. Sous l'ère du président déchu, ces rapports étaient présentés en fanfare, et n'étaient pas publics, pourtant ils recèlent des informations importantes concernant la mauvaise gestion dans certaines structures. Dans le 25ème rapport couvrant la gestion de 2009, la cour des comptes a examiné la gestion du ministère des affaires religieuses, et a soulevé certaines dérives inacceptables. En effet, on payait des imams qui sont morts, et on n'a aucune idée sur les mosquées en cours de construction. Une anarchie qui dénote d'une mauvaise gestion qualifiée. Les mosquées sont aujourd'hui au cœur de la polémique qui va peser dans les prochaines élections.

La gestion des cadres et des monuments religieux
L'examen de la gestion des cadres chargés du fonctionnement et de la protection des monuments religieux classés comme «monuments religieux pris en charge par l'Etat» a permis de constater la vacance de 1.108 postes à la fin de l'année 2008 concernant 240 imams prédicateurs, 306 imams «khams», 324 «muezzins» et 238 préposés à l'entretien des mosquées.
Il ressort des investigations, également, que des primes ont continué à être octroyées à des cadres qui se sont avérés par la suite décédés ou déchus de leurs fonctions depuis une longue période; les changements les concernant n'ayant pas été communiqués à temps au Ministère. Pour régulariser cette situation, celui-ci a procédé à l'émission d'ordres de reversement dont le montant s'est élevé au cours de la période 2006-2008 à environ 238 mD.
D'après la lecture du rapport, il s'avère que le ministère n'est pas bien informé sur les mosquées et lieux de culte qui sont construits. En effet, la cour des comptes a constaté des défaillances au niveau de l'établissement de la carte des monuments religieux servant de base à la fixation, notamment, du nombre de monuments à créer. Selon le rapport, le Ministère n'est pas toujours tenu informé des nouvelles créations, ni du commencement de l'exécution des travaux, ni de l'octroi des autorisations de souscription pour leur construction, ce qui le contraint à intégrer ces monuments dans la carte en question à titre de régularisation.
Au niveau de la maintenance des monuments religieux, le ministère ne semble pas maitriser la situation, puisqu'il débloque de l'argent à cet effet, sans savoir s'il était consommé ou non, et sans tenir compte des collectes auprès des donateurs généreux. Selon le rapport, il a été observé que la reprogrammation des reliquats des crédits transférés dans les budgets des Conseils régionaux s'est effectuée, dans plusieurs cas, sans l'approbation du Ministère, ce dernier n'ayant pas reçu communication du programme d'utilisation de ces reliquats. Le total des crédits non utilisés des années précédentes et des crédits transférés en 2008, au titre de l'entretien et de l'équipement, a atteint 4,4 MD, consommés à hauteur de 52%. Une situation de mauvaise gestion des deniers publics, dans laquelle vivait l'administration publique, au moment où on avait besoin de chaque dinar pour créer de l'emploi.

L'inspection des «kouttebs»
Les «kouttebs», que la majorité des Tunisiens ont fréquenté durant leur enfance, semblent hors contrôle du ministère des affaires religieuses. Selon le rapport, le nombre des «kouttebs» a atteint, à fin septembre 2009, environ 1.051 «kouttebs» fréquentés par 25.000 enfants. Plusieurs inspections sont faites sur l'activité de ces institutions qui n'ont pas abouti à des résultats probants.
Le rapport de la cour des comptes constate à travers l'exploitation d'un questionnaire élaboré par la Cour des comptes, que certains inspecteurs régionaux des affaires religieuses ne procédaient pas à la transmission des rapports relatifs aux visites d'inspection qu'ils ont effectuées. D'un autre côté, les rapports d'inspection communiqués au Ministère ne mentionnent pas toujours les données complètes et détaillées qui permettent d'évaluer la situation de ces espaces et de suivre le rythme d'exécution du programme en vue de développer le secteur.
Le rapport relatif au diagnostic du ministère relève, contre toute attente, l'inactivité de l'inspection générale et la mauvaise gestion au niveau des systèmes d'information à travers la non maîtrise de certaines applications.
La mission de contrôle a observé que le Ministère ne détenait pas le dossier administratif de certains cadres exerçant dans plusieurs mosquées et «masged» de différents gouvernorats. Elle a relevé également que certains dossiers de cadres en activité ne comportaient pas toujours les pièces prévues par le manuel de gestion des personnels en charge des monuments religieux.

Les lieux de culte après la révolution
Nous avons soulevé le point concernant l'activité du ministère des affaires religieuses pour mettre la lumière sur ce qui s'est passé, et se passe actuellement dans les mosquées tunisiennes. En effet, depuis la révolution plusieurs «imams» ont été changés par force et certains ont été chahutés lors de la prière du vendredi. Des commissions ont été créées pour la gestion des mosquées sans recevoir d'ordre et de procuration de la part du ministère. Les mosquées sont même devenues des lieux de cours particuliers et de soutien, et de cours pour les analphabètes, et des lieux de conférences. Des rencontres de membres de partis à tendances islamistes se tiennent dans les mosquées, sans autorisation ou permission. La polémique est soulevée depuis la révolution sur l'utilisation des lieux de culte pour faire de la propagande politique, et qui n'a pas été tranchée dans la pratique jusqu'à présent, surtout en la présence d'un silence impuissant de la part du ministère des affaires religieuses.
Ce ministère est appelé aujourd'hui à se départir des simples communiqués et appels impuissants, et reprendre en main la gestion des mosquées afin d'éviter les dérapages, surtout que la Tunisie se prépare à des élections historiques. Le rapport de la cour des comptes a tiré la sonnette d'alarme, la révolution a soulevé plusieurs problèmes, qu'il est urgent de résoudre avant qu'il ne soit trop tard, et que d'autres structures prennent les choses en main, car «la nature a horreur du vide».


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