Récemment, le ministre irakien des Affaires étrangères, M. Hochiyar Zibaray, a visité la Tunisie où il a eu des entretiens avec le Président par intérim, M. Fouad Mebazaâ, et M. Béji Caïd Essebsi, Premier ministre par intérim. Cette visite, durant cette période cruciale pour notre pays, reflète une volonté irakienne sincère pour revitaliser les relations diplomatiques tuniso-irakiennes qui rejailliront, positivement, sur les autres secteurs et particulièrement l'économie et le tourisme.
Selon des ressources bien informées, une délégation d'hommes d'affaires, représentant l'UTICA, a visité Baghdad, fin avril, pour chercher à reprendre les échanges commerciaux et économiques entre les deux pays. Ces relations bilatérales ont connu un relâchement coupable durant le gouvernement de Ben Ali et spécialement après 2003. En effet, les relations entre la Tunisie et l'Irak ont vécu une certaine léthargie avant la révolution du 14 janvier en raison de l'absence de volonté politique de collaborer avec l'Irak, l'imposition du visa pour les Irakiens et l'annulation de la ligne aérienne directe entre Tunis et Baghdad. En Tunisie, il y a une colonie irakienne nombreuse iraquienne. La majorité de cette colonie est formée d'étudiants, d'écrivains, de peintres, de dramaturges… Cette élite irakienne s'est installée en Tunisie afin de trouver un climat de liberté. Elle reste, toujours la bienvenue en Tunisie, mais ce qui est intéressant, ce sont les retombées économiques et touristiques. Pourtant, malgré les obstacles, les problèmes et les déviations qu'a vécus l'Irak, il reste toujours un grand pays riche par sa culture millénaire, son pétrole et son gaz. L'isolement de ce pays durant ces années dernières n'est pas passager et l'Irak renoue avec son environnement naturel. La Tunisie, dans son nouveau cadre et ses nouvelles conditions, se doit d'infléchir les relations bilatérales avec l'Iraq. La reprise de ces relations sera bénéfique pour les deux pays. Plusieurs pays essayent, aussi de reprendre pied dans le marché irakien, tels que la Turquie, l'Egypte, la Syrie... La Tunisie se doit d'être présente sur le marché irakien, car le régime de Ben Ali a coupé toute relation avec l'Irak durant les 10 dernières années. Comme priorité absolue, nous devons commence par l'annulation du visa avec l'Irak, qui constitue le premier obstacle d'entrée en Tunisie des hommes d'affaires et investisseurs irakiens. Egalement, la réouverture de la ligne directe entre Tunis et Baghdad est de nature à faciliter les relations entre les deux pays. De plus, il est important de lancer des campagnes de publicité sur notre politique et les produits tunisiens à exporter dans les médias irakiens. Ces trois actions doivent être développées, non seulement avec l'Irak, mais aussi avec l'Iran et les pays du Golfe. La Tunisie reste pour le moment, malheureusement un peu loin de ces deux marchés. Il faut remédier à cette situation le plus tôt possible pour le bien de notre économie. Les responsables du tourisme tunisien et les hôteliers sont invités à saisir cette opportunité pour diversifier les marchés. Car la situation actuelle de notre tourisme où les profits sont estimés à 1,190 millions de dinars à la fin du mois de février enregistrant une chute de 40% en comparaison avec la même période de l'an 2010, doit inciter à une réaction salutaire. Donc, il faut cesser de parler de prétexte, de malchance et de l'impossibilité d'avoir d'autres marchés. Au contraire, il faut bien exploiter le rayonnement de la Révolution tunisienne et son effet sur les touristes qui vont être enthousiasmes, par leur envie de découvrir le peuple tunisien qui a réussi à en finir avec la dictature. Par ailleurs, la Tunisie a une importante renommée en Iran avec sa nature accueillante et son islam modéré. Les touristes d'Iran restent rares en Tunisie, malgré l'existence d'une ambassade tunisienne à Téhéran pour offrir des visas électroniques. Ceci pourrait être une expression claire de la volonté tunisienne à attirer le touriste iranien. Comme pour l'Irak, la Tunisie doit adopter certaines mesures pour attirer plus de touristes iraniens, car la Tunisie représente le modèle de l'islam modéré dans le Grand Maghreb. L'accroissement de partenariat cinématographique entre les deux pays peut encourager aussi les touristes, à visiter la Tunisie et découvrir de près des sites pour le tournage des DVD. A cet effet, une convention a été signée entre le ministère de la Culture tunisien et le ministère de la Culture iranien en la personne de M. Mohamed Hssein, lors de sa visite en 2009 dans le cadre de la célébration par la Tunisie de la ville de Kairouan comme capitale de la culture islamique. Alors, si la Tunisie veut redynamiser cette nouvelle collaboration avec l'Irak, l'Iran et les pays du Golfe, elle doit attirer des milliers de touristes et revitaliser son secteur touristique.