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L'économie tunisienne à l'orée de l'indépendance
Publié dans L'expert le 10 - 06 - 2011

. Ils firent appel à une armada d'éminents économistes formés dans les grandes écoles étrangères dont MM. Moncef Guen, Mohsen Limam, Mustapha Mallouche… pour doter l'économie du pays d'un système adéquat adapté aux potentialités matérielles et sociales existantes dans toutes les régions de la Tunisie libre. Ce beau monde s'attela à enfanter le premier plan décennale.

Ces cerveaux ont fait l'inventaire de toutes les exigences des Tunisiens pour mettre sur orbite un programme ambitieux et fructueux pour que le pays fasse son entrée dans le concert des nations libres sur des bases solides. Ils optèrent pour une économie à trois systèmes (libéral, étatique "public et dirigé" et collective…). La nouveauté et l'originalité étaient accaparées par l'option collective animée par l'instauration du système des coopératives, qui a fait ses preuves en Yougoslavie et dans les pays balkaniques. Il est utile d'éclairer les lanternes sur cette nouvelle structure qui est une association de personnes qui unit librement sur la base de l'égalité de leurs droits et obligations et qui s'efforce de résoudre leurs difficultés en gérant à leur propre risque et en utilisant en commun leur potentiel matériel et moral. C'est un mouvement populaire qui rassemble des personnes qui s'estiment lésées par le système économique et qui veulent transformer ce système. Mais la coopérative se distingue nettement d'abord par le fait qu'elle n'est pas une association de charité, elle ne demande pas aux forts d'aider les faibles, elle ne demande pas aux riches d'aider les pauvres. Elle unit les forts pour accroître leurs moyens économiques et pour constituer une force capable d'améliorer leur condition. Elle n'est pas un syndicat. Elle prend en charge une ou plusieurs charges économiques de ses adhérents, elle gère des fonctions économiques, des fonctions de production et des fonctions de consommation et d'épargne. Pour toutes ces fonctions, la coopérative est capable de leur gestion. Elle combine sur le plan technique et également sur le plan économique, la fonction de production (un capital-travail) donc elle est différente de l'entreprise capitaliste et publique... Dans la coopérative les apporteurs de facteurs de production ne sont pas distincts les uns des autres, ni distincts d'un propriétaire ce sont les adhérents qui apportent le travail dans la coopérative tandis que dans les entreprises capitalistes, il y a une distinction entre les apporteurs de travail. La coopérative ne vise pas le maximum de profits, elle vise à rendre service à ses membres s'il y a profit d'entreprise celui-ci est ristourné aux coopérateurs mais non en fonction du capital, mais au prorata des opérations faites avec l'entreprise s'il s'agit d'une coopérative de service ou du travail s'il s'agit d'une coopérative de production. La coopérative n'est pas une entreprise de rapport mais une entreprise de services, les parts sociales de la coopérative sont des parts nominatives et non négociables et pas susceptibles d'être vendues ou acheter, elles ne rapportent pas de dividende. La coopérative est gérée démocratiquement par ses membres tandis que l'entreprise capitaliste est gérée en fonction d'un capital social (le nombre de voix est proportionnel aux actions). Elle est également différente des entreprises publiques (droit collectif) le risque est assuré par les coopérateurs dans les coopératives alors qu'il est assuré par le pouvoir dans l'entreprise publique. Dans les coopératives les ouvriers eux-mêmes gèrent. Dans une coopérative, la porte est ouverte alors que dans une entreprise publique, le capital est limité, fixé, il appartient en totalité ou partiellement au pouvoir public. La coopérative fonctionne à l'avantage de ses membres (avantage collectif). Mais si nous faisons la synthèse de ce système économique à trois têtes (libérale, public et collectif) nous nous posons de nombreuses questions. Ce système mis en place par les élites des économistes tunisiens de l'époque, a-t-il vraiment été un fiasco pour l'économie tunisienne?
Le mouvement coopératif instauré était pourtant populaire au départ, a-t-il été une catastrophe pour l'économie nationale? Les réponses, les témoignages et les conclusions ont été donné par les puristes «Le système économique à travers le premier plan décennal a bien fonctionné, car tout le monde y trouvait son compte, la concurrence était au top à la grande joie des consommateurs. Les mal lotis ont retrouvé la joie de vivre. Le chômage a été absorbé par les coopératives mis en place. Les mendiants ont disparu de la circulation. L'exode rural a été freiné par les coopératives qui ont pris la relève des ex-colons dans les terres domaniales (unités de production). Les agriculteurs à faible revenu se sont métamorphosés en coopérateurs, ils ont trouvé emploi et droit à la propriété. Les épiciers du coin modestes au cours de l'ère du protectorat se sont groupés en coopératives de consommation en investissant pour améliorer leur look, leur achalandage et les moyens sophistiqués pour attirer de nombreux clients. Pour faciliter la tâche des agriculteurs des caisses de crédit agricole ont vu le jour dans toutes les délégations du pays… Le système mis en place pour la mise à niveau de l'agriculture tunisienne a retenu l'attention des organismes financiers étrangers qui ont accordé pour la première fois à l'agriculture tunisienne des crédits consistants pour son plein développement. Malheureusement pourquoi cette situation optimiste pour tous n'a duré que le temps des roses? Beaucoup de facteurs y ont contribué notamment le rôle des propriétaires terriens (Agriculteurs) qui étaient inquiets par la poussée des coopératives (les coopérateurs peuvent prétendre au droit de propriété sur les terres domaniales…) ce qui perturbe leur sérénité, ils ont animé une importante cabale de sensibilisation pour semer le doute chez les petits propriétaires à l'égard du développement du système coopérative (risque de perdre le droit de propriété). Les convoitises politiques qui ont assimilé le système coopératif tunisien à la doctrine communiste. Enfin les influences de l'entourage du Combattant Suprême composé d'adeptes impliqués dans la voie du libéralisme à tous les niveaux…
En guise de conclusion la Révolution du Jasmin faite par les Tunisiens sans intermédiaire est appelée à retenir les leçons du passé pour doter le pays d'assises économiques solides et résistantes aux vents et marées…


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