Les événements de Bir Ali Ben Khalifa dans le gouvernorat de Sfax relatifs aux affrontements armés entre les forces de sécurité et une bande armée a interpellé toute l'opinion publique ainsi que les plus hautes autorités du pays sur la nécessité d'œuvrer pour sécuriser les frontières du pays et contrer la circulation des armes. Une dénonciation unanime de la classe politique Le porte-parole de la présidence de la République Adnane Mansar a indiqué, vendredi 3 février 2012 au soir, lors d'une conférence de presse, que les incidents de Bir Ali Ben Khalifa étaient prévisibles en raison notamment de la présence de grandes quantités d'armes en Libye. Auparavant le président Moncef Marzouki a appelé lors de la réunion sécuritaire avec les responsables du secteur de renforcer le contrôle aux frontières, plaidant pour la poursuite de la coordination entre forces de sécurité et l'armée. En effet, des renforts ont été dépêchés au poste frontalier de Ras Jedir entre la Tunisie et la Libye qui a rouvert après une fermeture temporaire pour raisons d'insécurité. Un communiqué de la présidence de la République, à l'issue de la réunion sécuritaire du jeudi 2 février, a souligné que M. Marzouki mettra en avant lors de sa tournée maghrébine le renforcement de la coordination avec les pays du voisinage afin de mieux circonscrire ce phénomène de circulation des armes dans la région. Pour sa part, le Premier ministre Hamadi Jebali a, en réaction aux incidents de Bir Ali Ben Khalifa, minimisé ces événements les qualifiants de sans gravité étant donné que le groupe armé a été neutralisé. Il a toutefois, reconnu que ” de tels débordements peuvent survenir dans le Sud tunisien et aux frontières où sévit l'insécurité”. Pour les membres de l'Assemblée constituante les événements de Bir Ben Ali Khalifa représentent “une violation flagrante de l'intégrité et de la souveraineté de la patrie”. Les partis politiques n'ont pas été en reste et ont condamné, sans vergogne, l'acte perpétrée par cette bande armée , appelant à une plus grande vigilance ainsi qu'au déploiement davantage d'efforts pour lutter contre l'insécurité et la circulation des armes. Il est indéniable que ces Kalachinikovs ont pour origine la Libye qui est devenue après le conflit armée la principale source d'armements qui circulent dans la région. Une récurrence des incidents armés L'incident de Bir Ali Ben Khalifa n'est pas le premier du genre depuis la crise libyenne mais intervient après plusieurs autres qui ont eu pour théâtre certaines régions du territoire national. S'ils confirment les graves risquent que font encourir ces armes qui se sont évanouies dans la nature sur la sécurité du pays, ils exigent une plus grande vigilance de la part des autorités du pays. Dans le contexte des lacunes sécuritaires qui affectent actuellement le pays , le phénomène de la circulation des armes légère aux frontières du pays font peser une grande menace sur la paix sociale. C'est pourquoi , il est urgent d'accorder une grande importance à ce problème et d'élaborer toute une stratégie intégrée afin de le juguler. En effet, si ces armes tombent entre de mauvaises mains où des cellules dormantes de groupuscules terroristes, elles peuvent causer d'énormes dégâts et compromettre durablement le processus démocratique entamé dans le pays.