Le ministère du Commerce et du Développement des exportations entamera, dès la semaine prochaine, l'importation de 200 tonnes de viande ovine réfrigérée, à raison de 20 tonnes par semaine. Cette mesure s'inscrit dans le cadre d'un plan visant à réguler le marché et à améliorer l'offre, selon le directeur de l'Observatoire national de l'approvisionnement et des prix, Ramzi Trabelsi. Le prix de vente au public a été fixé à 38,900 dinars le kilogramme, un tarif inférieur de près de 35 % à celui pratiqué actuellement dans plusieurs régions où le kilo d'agneau atteint jusqu'à 60 dinars. Des prix en forte hausse La décision intervient dans un contexte marqué par une flambée des prix des viandes rouges. D'après les données publiées début août par l'Institut national de la statistique, les prix de la viande ovine ont progressé de 19,1 % en juillet 2025 par rapport à la même période de 2024, tandis que ceux de la viande bovine ont augmenté de 5,4 %. Cette hausse s'explique par la baisse de la production locale, conséquence de plusieurs années de sécheresse, qui a réduit l'offre et alimenté la pression sur les prix. Un plan global incluant la viande bovine En parallèle, le ministère a décidé d'introduire chaque semaine 20 tonnes de viande bovine réfrigérée. Ces importations sont écoulées à 37,900 dinars le kilo pour la viande hachée « hbra » et à 34 dinars pour la « joumouna ». Une première cargaison est arrivée il y a deux jours et a déjà été distribuée dans les grandes surfaces et chez des bouchers agréés. Les autorités ont également demandé aux gouverneurs de multiplier les points de vente directe et de garantir l'accès à ces produits importés à travers les marchés et boucheries modèles. Une stratégie de long terme Au-delà des importations, une réunion conjointe entre les ministères du Commerce, de l'Agriculture et les organismes concernés a arrêté un plan visant à développer les cheptels bovin et ovin afin de renforcer la production locale dans les prochaines années. Le 20 août dernier, une séance de travail présidée par le ministre du Commerce, Samir Abid, a également permis d'acter une stratégie de partenariat entre les institutions publiques du secteur (Société des viandes, Office des terres domaniales, Office de l'élevage, Office des fourrages) pour stabiliser l'approvisionnement et contenir la spéculation. Contrôles renforcés Dans le même temps, des campagnes de contrôle ont été menées. La dernière en date, ciblant notamment les restaurants spécialisés dans la grillade, a permis de relever plusieurs infractions. Enfin, le ministère prévoit d'élargir le réseau de vente des viandes importées à travers les points de distribution de l'Office des terres domaniales, afin d'assurer une couverture nationale et de répondre aux besoins croissants des consommateurs. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!