La cour d'appel d'Agadir a prononcé, mardi, des peines allant de trois à quinze ans de prison à l'encontre de dix-sept personnes reconnues coupables de violences survenues dans le sud du Maroc en marge des récentes manifestations sociales organisées par le mouvement GenZ 212, selon plusieurs médias locaux. Les condamnations portent sur des chefs d'accusation tels que « incendie volontaire de véhicules appartenant à autrui », « dégradation de biens publics et privés » ou encore « entrave à la voie publique par des barricades ». Des peines lourdes pour des faits commis à Aït Amira Les faits remontent à la période du 27 septembre au 9 octobre, dans la localité d'Aït Amira, près d'Agadir, où des débordements ont éclaté à la suite de manifestations. Parmi les condamnés, trois ont écopé de 15 ans de prison ferme, un de 12 ans, neuf de dix ans, tandis que les autres ont été condamnés à des peines allant de trois à cinq ans de réclusion. Ces décisions interviennent dans un climat social tendu, alors que plusieurs rassemblements avaient été organisés à travers le pays par le collectif GenZ 212, un mouvement citoyen né sur les réseaux sociaux et dont les fondateurs restent anonymes. Une contestation inédite portée par la jeunesse marocaine Entre la fin septembre et le début octobre, le collectif GenZ 212 a mobilisé des milliers de jeunes dans plusieurs villes marocaines, réclamant des réformes structurelles dans les secteurs de la santé et de l'éducation, la lutte contre la corruption et le limogeage du gouvernement. Les rassemblements, le plus souvent pacifiques, ont néanmoins dégénéré dans certaines localités, notamment à Aït Amira, où plusieurs véhicules et bâtiments ont été incendiés. Le mouvement, largement relayé sur TikTok et X (ex-Twitter), symbolise une nouvelle forme de mobilisation numérique, où les jeunes expriment leur frustration face au chômage, aux inégalités sociales et au coût de la vie élevé. Une réponse judiciaire stricte La sévérité des peines prononcées par la cour d'appel d'Agadir illustre la volonté des autorités marocaines de maintenir un cadre strict de sécurité publique, tout en dissuadant toute escalade de violence dans les mouvements sociaux. Cependant, cette fermeté suscite déjà des réactions partagées au sein de la société civile, entre ceux qui appellent au respect de la loi et ceux qui y voient un signal d'intimidation envers la jeunesse contestataire. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!