Cette affaire a éclaté au mois de mai 2006, lorsque l'un des dirigeants de la banque Lazard a appris que son yacht a disparu du port De Bonifacio en Corse. L'enquête menée par les gendarmes français, suite à la plainte qu'il s'empressa de déposer, a révélé que le suspect était Imed Trabelsi qui a été identifié au port de Sidi Bou Saïd alors qu'il naviguait à bord du yacht en question. La procédure a été dès lors enclenchée, et en 2008 un juge français se rendit en Tunisie pour interroger Imed Trabelsi, alors que le bateau a été rapatrié illico. Suite à quoi, un juge d'instruction près du Tribunal de première instance de Tunis inculpa quand même Imed Trabelsi de vol en bande organisée ainsi que Moez Trabelsi en tant que complice. Entre-temps, d'autres actes de vols de bateaux se sont révélés et la justice française a fait une disjonction des affaires. Seuls les vols commis en France seront jugés par le Tribunal français, la Justice tunisienne devait juger les vols commis sur le territoire tunisien. Mais à l'époque la Justice tunisienne, avait les mains liés, s'agissant d'autant plus d'un proche de la famille Ben Ali. Le dossier fut gardé en instance en attendant les instructions. Celles-ci émanaient normalement par l'intermédiaire du Garde des Sceaux, de Ben Ali, qui à son tour recevait les instructions utiles dictées au jour le jour et au cas par cas par le big boss. D'où l'inculpation de l'ex-ministre de la Justice Béchir Tekkari d'intervenir pour user de son pouvoir afin de disculper Imed Trabelsi, et occulter par là même la vérité, portant atteinte de la sorte à l'indépendance de la Justice. Après une confrontation entre Imed Trabelsi et Bechir Tekkari, devant le juge d'instruction au deuxième bureau, celui-ci a confirmé l'accusation à l'encontre de l'ex-ministre de Ben Ali en décidant son maintien en détention. Ses avocats ont tenté une procédure devant la chambre d'accusation, en vue d'infirmer la décision du juge d'instruction. En vain, car la chambre d'accusation a confirmé l'ordonnance de renvoi établi par le juge d'instruction concernant du maintien en détention de Tekkari, qui comparaîtra bientôt devant la chambre criminelle.