Lotfi Abdelli a eu ce qu'il a cherché, dimanche soir sur le plateau d'Hannibal TV. Ce qu'il a cherché, c'est faire l'évènement, ce qu'il a obtenu, c'est effectivement ça, mais à une nuance près. Il a en effet créé l'évènement, mais s'est retrouvé discrédité aux yeux d'une tranche de tunisiens qui refusent de basculer dans l'obscénité à outrance. Il a, du coup, donné une carte à jouer à son vis-à-vis, qui n'était autre que Samir Dilou, ministre des droits de l'homme, qui en habile communicateur, a sauté sur l'aubaine, et s'est élevé contre la « bassesse du débat, indigne d'un plateau TV ». Samir Dilou a saisi l'occasion pour quitter le plateau TV et éviter d'avoir à répondre à d'éventuelles questions embarrassantes, tout en ayant gagné son match, sur le papier comme sur le tapis. Lotfi Abdelli, lui a, peut-être raté une occasion de se taire, ou du moins de se contrôler. Il a donné encore une fois l'occasion aux représentants de la troïka d'esquiver les questions chaudes qui brûlent les lèvres de tous les tunisiens, pour faire dévier les débats vers les méandres de l'obscénité. Et en plus, il leur a donné l'occasion de s'ériger en défenseurs des bonnes mœurs et de la bonne conduite qui semble manquer de plus en plus au tunisien. Ainsi, les obscénités de Lotfi Abdelli ont réussi à masquer les obscénités qui ont grevé la scène politico-sociale du pays ces derniers jours.