Grogne et mouvement de grève, ce mercredi 16 janvier, dans le corps de santé dans le gouvernorat de Sfax. Le syndicat revendique la libération immédiate du médecin incarcéré depuis près d'une semaine pour « attentat à la pudeur ». Le seul tort de ce praticien a été d'avoir ausculté une patiente, malgré la présence de sa mère et d'une infirmière dans la salle d'examen, après l'avoir déshabillée, comme le stipule le règlement et comme l'exige la science. Son tort est donc de n'avoir pas obéi à l'infirmière qui lui intimait d'ausculter la malade par-dessus ses vêtements. C'est cette infirmière, qui sur fond de différend avec ce médecin, aurait poussé la jeune patiente à déposer plainte. Et le plus beau dans l'histoire, c'est que le juge a ordonné son incarcération dès la première audition sans avoir pris l'avis de spécialistes dans le domaine médical pour décider s'il y a eu faute ou pas. C'est un sacré coup dur porté à la médecine et au corps médical, en Tunisie post-révolution. De là à voir les médecins refuser d'ausculter les patients de sexe opposé, il n'y a qu'un pas, et on pourra, alors, dire adieu à la médecine tunisienne, cette science au passé et au présent glorieux et qui ont fait la fierté des tunisiens.