Le comité de défense de la famille de Chokri Bélaïd, a organisé ce vendredi 22 février, à la maison de l'avocat à Tunis, une conférence de presse à la quelle a appelé le porte parole de ce comité pour, avait-il promis « donner des détails sur les responsables de l'assassinat de feu Chokri Bélaïd ». Dès le début de la conférence, la tension était palpable entre les différents avocats qui avaient pris place sur l'estrade. Il faut dire qu'il y a eu une prise de bec entre plusieurs avocats au sein de ce comité et Me Faouzi Ben Mrad, juste avant le passage au micro. Les avocats, Chawki Tbib à leur tête, auraient demandé à Me Ben Mrad de ne rien révéler de ce qu'il semblait savoir sur l'affaire de l'assassinat. A peine avait-il pris la parole, Me Ben Mrad a paru gêné par les conciliabules et les messes basses qui se déroulaient dans son dos. La désapprobation était plus que lisible sur les visages des autres avocats, qui semblaient être là, uniquement pour contrôler ce qu'il allait déclarer, et où il comptait s'arrêter. Faouzi Ben Mrad a commencé par dire qu'il est sujet à d'énormes pressions pour se rétracter et ne rien dévoiler, mais il a insisté pour dire ce qu'il savait, en en assumant personnellement la responsabilité, moralement et pénalement, a-t-il précisé. Il a annoncé qu'il avait été contacté par un jeune homme qui le priait de venir le rencontrer pour lui faire des révélations importantes sur l'affaire. Il a résumé ces révélations par le fait que l'informateur en question était au courant qu'un tunisien a organisé l'entrée clandestine en Tunisie, de trois hommes en provenance de l'Algérie, à travers la zone frontalière de Kasserine la veille de l'assassinat. Et que ces trois auraient quitté le territoire, par le même chemin, le jour même de l'assassinat de Chokri Belaïd. Il a aussi annoncé que le jeune informateur tenait ces renseignements d'une jeune fille qui les lui avait délivrés via le réseau social facebook. C'était tout ce qu'a pu dire l'avocat, avant d'être définitivement arrêté par l'intervention de ses collègues, malgré l'insistance des journalistes présents lors de la conférence de presse. Par la suite, Me Faouzi Ben Mrad, a déclaré, en aparté, à quelques journalistes, qu'il y avait derrière cet assassinat une partie politique tunisienne qui avait tout programmé et conduit l'attentat. Il a néanmoins refusé de donner un nom à cette formation.