Combien de preuves faut-il encore pour démontrer la responsabilité évidente des gouvernements de la Troïka I et II dans la crise économique aigue que traverse le pays? Depuis le départ du gouvernement Ali Lâaryedh, les dysfonctionnements et la mauvaise gestion qui se faisaient légion à son époque ainsi que celle de son prédécesseur Hamadi Jebali sont dévoilés au grand jour. Une pétition a même été signé pour dénoncer l'impact de la politique économique de la Troïka dans la crise actuelle et lui réclamer des comptes. Pourtant il aurait fallu l'arrivée de Mehdi Jomâa et ses mots à peines voilés de la quasi faillite de l'Etat pour que chacun prenne conscience de la gravité de la situation. Et pour cause personne n'osait imaginer l'ampleur de la crise, cette bombe à retardement dont nous serons tous touchés. Malgré les vaines tentatives des ex-membres de la Troïka de se dédouaner, chacun sait que le chef du gouvernement est acculé à faire la tournée des pays du Golfe ou des Etats-Unis pour emprunter non pas à des fins d'investissement mais de consommation et de renflouement des caisses vides. 8 milliards de dinars de déficit à combler, c'est à cette tâche que devra s'atteler l'actuel gouvernement, et pour s'y faire, l'annonce de mesures forcément douloureuses et impopulaires parait inéluctable. C'est ce que nous explique l'économiste, Houcine Diamassi. N'ayant eu de cesse de reporter, par populisme, des réformes structurelles indispensables, les gouvernements de la Troïka se sont enfoncés à travers l'envolée des dépenses publiques, des recrutements anarchiques et des augmentations non étudiées. Tout à chacun a une idée sur ce qu'aura coûté la constitution et l'amnistie générale. « 130.000 personnes ont été recrutées dans la fonction publique en trois ans soit plus que 30.000 recrutements par an » a déclaré Houcine Dimassi précisant que normalement, la capacité de la fonction publique ne peut dépasser les 10.000 recrutements. Pis, les gouvernements précédents ont contribué à l'explosion de la dépense au lieu de la consolidation des recettes fiscales, a déploré notre interlocuteur. Ils ont en outre failli à leurs engagements de restreindre le volume des subventions à partir de l'année 2013, en rafistolant la loi de finances de peur d'une confrontation avec les syndicats. Par conséquent, c'est le gouvernement de Mehdi Jomâa qui aura à prendre ces mesures et la rupture se fera sans concessions. Les répercussions se feront ressentir sur les classes moyennes et défavorisés que ce soit à travers la levée des subventions ou la flambée des prix, avertit Houcine Dimassi.