Le sud tunisien, surtout du côté de l'est, en regard des frontières avec la Libye, est devenu une zone à très haut risque. A témoin, les dernières décisions prises cet après midi, par la cellule sécuritaire de crise à la présidence du gouvernement. Des décisions en vue d'élever le degré de vigilance tout au long des frontières avec la Libye, et de tenir les troupes en état d'alerte maximale, pour leur permettre d'intervenir de façon instantanée, en fonction de l'évolution de la situation sur le sol libyen. Or la situation sur le sol libyen est, on ne peut plus, critique. Situation à haut risque pour nos frères libyens qui subissent depuis, maintenant, des années, tous types d'agressions, de violence et de meurtres, de la part des miliciens islamistes qui se sont mis dans la tête de faire de la Libye, leur premier Emirat d'Ifriquiya. C'est ainsi que les miliciens de tous bords (y compris de Tunisie) se sont donnés rendez-vous en terre de Libye, et s'en donnent à cœur joie dans les sévices, les massacres, les attentats de tous genres, semant, là où ils débarquent, le chaos et la désolation au nom d'un Islam, innocent de leurs pratiques. Mais, aussi, situation à très haut risque pour la Tunisie. Car, aux dernières nouvelles, l'armée gouvernementale libyenne secondée par les troupes du général à la retraite Haftar, est en train de gagner du terrain et d'engranger les victoires, chassant à chaque coup de butoir les miliciens de telle ou telle ville. Et ces derniers jours, le général Haftar semble décidé plus que jamais d'en découdre avec les miliciens de « Fajr Libya », en s'étant juré de les chasser de la dernière grande ville qu'ils tiennent, à savoir, Tripoli, de même que ses banlieues. Et ce sont ces revers répétés des miliciens de « Fajr Libya » qui rendent la situation périlleuse pour la Tunisie, et qui aurait suscité les craintes, fondées, des responsables de la cellule de crise. En effet, les miliciens pourchassés partout et expulsés de partout, n'auront, bientôt, guère plus de choix que de se rabattre sur le sud tunisien, dans l'espoir d'y trouver refuge. D'où, très probablement, les dernières mesures des autorités tunisiennes. La situation, déjà par trop critique, aurait pu être maîtrisable, à ce niveau. Sauf que ne voilà-t-il pas que certains de nos illustrissimes hommes politiques, se sont mis dans la tête de diviser la Tunisie en deux parties, la Tunisie du Nord et celle du Sud. Ces grands « penseurs » comptent probablement sur un soutien, même armé, de la part des citoyens du sud tunisien, pour les aider à renverser le système qui s'entête à se mettre en place. Sauf que l'histoire contemporaine de la Tunisie, leur rappellera, à leurs dépends, leur erreur, car ils semblent avoir oublié qu'à une certaine période, des voisins aux intentions douteuses, avaient misé sur un soulèvement des tunisiens du sud, pour renverser le régime de Bourguiba, mais qu'ils se sont heurté à un degré de patriotisme, que ni nos voisins d'alors, ni, parait-il, nos politiciens d'aujourd'hui, n'ont suspecté chez nos braves tunisiens des régions du sud. Donc, en résumé, le terrain semblerait, de prime abord, propice pour un scénario catastrophe, où les tunisiens du sud se rebellent contre le pouvoir central, en cas de défaite de leur candidat préféré, et acceptent de se faire aider par les miliciens de Fajr Libya. Mais ceci pourrait être plausible si on comptait sans, comme certains le font, le haut degré de patriotisme des tunisiens du Sud, qui ont et qui resteront toujours, les lions qui sauvegarderont les remparts du pays. En attendant, ces messieurs de la haute sphère politique feraient mieux de trouver d'autres arènes de combat, et d'autres argument de pression pour s'entredéchirer, et laisser en paix l'unité et la souveraineté de la Tunisie.