Le président américain a estimé, via tweeter, que l'embargo qui frappe l'émirat gazier marquera «peut-être le début de la fin du terrorisme.» Le président américain Donald Trump a accusé mardi le Qatar, pourtant allié des Etats-Unis, de financer les extrémistes, prenant fait et cause pour l'Arabie saoudite et ses alliés qui ont rompu avec le riche émirat gazier. Les pays du Golfe ont dit «qu'ils adopteraient une ligne dure contre le financement de l'extrémisme et tous les éléments pointaient vers le Qatar», a écrit Donald Trump sur Twitter. «Cela sera peut-être le début de la fin de l'horreur du terrorisme», a-t-il ajouté. Donald Trump a aussi attribué,ce mardi matin sur Twitter, l'isolement du Qatar à sa récente visite en Arabie Saoudite, en mai dernier, centrée sur la lutte contre l'islamisme radical. «Durant mon récent voyage au Moyen-Orient, j'ai affirmé que le financement de l'idéologie radicale devait cesser. Les dirigeants ont montré du doigt le Qatar – Et regardez!», a écrit le président des Etats-Unis. «C'est si bon de voir que la visite en Arabie Saoudite avec le roi et cinquante pays porte ses fruits.» Pourtant, Le Qatar est/était... un allié des Etats-Unis Allié de longue date de Washington, le Qatar héberge la plus grande base aérienne américaine dans la région, siège du commandement militaire américain chargé du Moyen-Orient, et héberge sur son sol plus de 10.000 soldats. La base d'Al-Udeid est cruciale pour la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et Irak, menée par la coalition internationale dirigée par Washington et dont fait partie Doha. Les opérations militaires américaines au Qatar ne sont «pas affectées» par la crise autour de cet Etat clef pour le dispositif militaire américain au Moyen-Orient, a assuré mardi le porte-parole du Pentagone, Jeff Davis, qui a par ailleurs refusé de commenter les tweets de Donald Trump. «Nous espérons une résolution rapide» à la crise, a-t-il simplement commenté. «Nous continuons d'être reconnaissants aux Qataris pour leur soutien de longue date à notre présence et nous n'avons pas de projet de changer notre position au Qatar», a-t-il déclaré . Diplomates et anciens responsables américains choqués Diplomates et anciens responsables américains se disaient choqués mardi que Donald Trump prennent aussi ouvertement partie dans une dispute entre pays alliés des Etats-Unis. «Nous avons des milliers de soldats au Qatar, c'est très choquant que le président fasse des déclarations de politique étrangère sur Twitter sans consulter ses conseillers pour la Sécurité nationale sur les conséquences possibles pour nos troupes», a réagi le sénateur démocrate Chris Murphy. «Une telle «trumpisation» des relations dans une région de toute façon en proie aux crises est particulièrement dangereuse», a fustigé le chef de la diplomatie allemande, dans le quotidien des affaires Handelsblatt à paraître mercredi. «On veut apparemment plus ou moins isoler complètement le Qatar et le toucher dans son existence», a accusé Sigmar Gabriel, qui n'en n'est pas à sa première sortie contre le président américain.