La crise majeure qui a éclaté depuis lundi dernier entre d'une part, l'Arabie Saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l'Egypte et de l'autre le Qatar, est toujours à son comble et s'oriente vers la confrontation entre les deux camps. Menés par l'Arabie saoudite, ces pays qui reprochent au Qatar de soutenir le terrorisme, ont décidé de rompre leur relations diplomatiques avec Doha et de lui imposer, de fait, un embargo consistant à la fermeture de leur espace aérien et leurs frontières maritime et terrestre , isolant davantage ce riche émirat gazier du Golfe. Ils exigent que le Qatar change radicalement sa politique étrangère et renie ses liens avec les groupes terroristes et extrémistes islamiste et de s'abstenir de s'ingérer dans les affaires de ses pays voisins. Escalade et pressions Augmentant la pression sur le Qatar, ces pays ont identifié jeudi soir une liste de 59 personnes et 12 entités liés à l'Emirat et suspectés de s'adonner à des activités terroristes . Dans un communiqué conjoint, ces pays ont affirmé que ces personnes et organisations sont liées au programme politique suspect du Qatar qui prétend lutter contre le terrorisme alors qu'il le finance. Ainsi la tension reste toujours de mise car l'Arabie saoudite, Bahreïn , les Emirats arabes unis et l'Egypte ont souligné leur disponibilité à l'escalade pour amener le Qatar à respecter leur volonté. Le Qatar a, pour sa part, affirmé qu'il n'avait pas l'intention de réviser sa politique étrangère, soulignant que ses efforts dans la lutte contre le terrorisme sont plus constant que la plupart des pays qui lui sont hostiles. On le voit chaque partie campe sur ses positions et ne veut rien céder ni sur les principes ni sur le fond. Les pays qui ont décidé de rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar, estiment qu'ils n'ont d'autre choix que de continuer à faire face à Doha pour la faire plier en l'isolant du monde. Dans ce cadre des pressions ont été exercées sur les alliés de l'Arabie saoudite pour les amener à couper , à leur tour, leurs relations avec le Qatar. Ainsi le Yémen, la Mauritanie et les îles Maldives ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar tandis que les îles Comores, le Sénégal et la Jordanie ont décidé d'abaisser le niveau de leurs représentations diplomatiques avec Doha. Pour sortir de l'isolement , le Qatar a commencé à se tourner vers l'Iran et la Turquie. C'est ainsi que des négociations ont été menées pour approvisionnement en denrées alimentaires à partir de ces pays via la ciel et la mer. La Turquie a décidé en urgence d'envoyer des troupes supplémentaires sur une base militaire qu'elle possède au Qatar. Des médiations sans résultats En ce qui concerne les médiations pour résoudre la crise, elle semble n'avoir pas donné jusqu'à présent de résultats tangibles. La navette effectuée par l'Emir du Koweit entre Doha, Riyad et Manama n'a pas permis de débloquer la situation étant donné qu'aucun des deux camps n'a fait de concessions. On s'oriente ainsi vers un bras de fer entre les deux camps ce qui risque de faire durer davantage la crise. Fort de ses richesses et réserves en devises estimées à plus de 375 milliards de dollars et ses multiples investissements à l'étranger, le Qatar veut tenir tête à ses voisins. Pour les analystes de la scène politique arabe , il n'existe pas de solution à court terme, soulignant que seule une médiation dans le cadre du Conseil du Golfe peut résoudre cette crise. Ces mêmes analystes affirment que cette crise est essentiellement liée à une lutte d'influence entre l'Arabie saoudite et le Qatar, précisant que la visite du président américain Donald Trump dans la région a contribué à précipiter et attiser cette crise.