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Rupture des relations diplomatiques avec Qatar, timing est suspect et revanche sur commande !
Publié dans Tunisie Numérique le 15 - 06 - 2017

A Riadh, au palais royal comme aux suites princières, le ridicule ne tue point. Rompre les relations diplomatiques avec Qatar sous prétexte que Doha déstabilise la région en finançant le terrorisme islamiste est autant grotesque que honteux. Enfant incestueux de la doctrine wahhabite et de la manne pétrolière, le terrorisme islamiste doit son développement, son financement et sa marche meurtrière aux adversaires d'aujourd'hui, alliés d'hier, à savoir l'Arabie Saoudite et le Qatar. C'est l'hôpital qui se moque de la charité. Aujourd'hui, les deux mécènes de la pieuvre terroriste se tirent dans les jambes, à coteaux tirés. En fait Pourquoi ? Il ne s'agit ni de terrorisme ni d'instabilité régionale, mais d'agenda politique. Le récent rapprochement de Qatar avec l'Iran, et sa complaisance avec la Russie, ne sont pas tolérés par Riadh, pour qui sa course au leadership régional politique et confessionnel n'est pas négociable et toute menace à l'encontre de cette quête est une ligne rouge.
L'Emir qatari a tapé dans le système saoudien en disant que :"Il n'est pas sage de faire un ennemi de l'Iran, compte tenu de son poids régional". Le sang saoudien n'a fait qu'un tour. La phrase, tout compte fait lucide et objective, a fait monter l'Arabie Saoudite sur ses grands chevaux. Et comme chaque fois, quand Riadh éternue, les capitales arabes s'enrhument. Dans la foulée, les jambes au cou, les Emirats Arabes Unis, le Bahreïn, le Yémen, l'Egypte et la Libye se sont empressés de lui emboiter le pas et d'annoncer, d'une manière unilatérale, la rupture de leurs relations diplomatiques avec Doha. La Lune de miel est-elle déjà finie, sur fond de conflit religieux?!
Est-ce fortuit que la décision saoudienne intervienne quelques jours seulement après le Sommet arabo-islamo-américain, organisé à Riyad les 20 et 21 mai 2017 ?! Sommet au terme duquel seuls deux pays en sont sortis vainqueurs : D'une part, les Etats Unis, qui ont conclu avec Riadh des contrats mirobolants pour l'achat d'armes et autres équipements civils. Et d'autre part, l'Arabie Saoudite, pour qui , le Sommet est avant tout un message d'appui à sa politique extérieur et sa quête de leadership régional, ainsi qu'un levier de nature à rétablir les équilibres rompus et de repositionner l'Arabie Saoudite comme pilier d'équilibre dans la région et chef de file dans la bataille confessionnelle Sunnite / chiite.
D'aucuns estiment que c'est "la Maison Blanche" qui a tiré toutes les ficelles et ameuté ses alliés sinon ses laquais pour rompre avec Doha. Le Qatar serait coupable de n'avoir pas cédé à la pression américaine de conclure des accords d'équipement et d'armement lors dudit le Sommet arabo-islamo-américain, à l'instar de Riadh. Hypothèse contesté par d'autres observateurs, qui, invoquant la place stratégique de Doha dans le déploiement américain dans la région, dans la mesure où Qatar abrite la plus grande base militaire américaine, estime que les Etats-Unis ne pouvait fragiliser un partenaire aussi important et obséquieux. Un autre camp, non moins pertinent, pense que l'administration américaine a cherché à tirer les oreilles qataries en lâchant ses valets sur Doha avant de mettre tout son poids pour dénouer le conflit et asseoir davantage son image de principale tête de pont dans les contentieux dans la région. Le Zorro yankee est arrivé pour tout régler, comme le démontre l'histoire moderne.
Mis au ban par un carré de pays arabes, le Qatar, dont la duplicité dans la région n'a d'égale que sa compromission dans les guerres civiles sévissant en Syrie, en Irak et en Libye, est rattrapé par sa politique de destruction dans la région. Peut-être que Doha a payé un lourd tribut de son rôle de principal relais et argentier de la doctrine wahhabite et de premier un rival de Riadh, qui n'a pas accepté qu'un autre pays, qui plus est un petit roitelet, soit au premier rang dans le prosélytisme wahhabite, idéologie dont l'Arabie Saoudite revendique la tête d'affiche et la première source de financement.
Cela fait sept ans que tout le monde sait que le Qatar se démenait à fomenter les plus graves crises dans la région, sur fond de printemps arabe, à financer les foyers de terrorisme et à jouer un rôle trop surdimensionné par rapport à son poids politique, géographique, démographique et historique, avec la complicité criarde de la Turquie, quitte à défier l'Arabie Saoudite et son agenda au Moyen-Orient. Sans compter que Doha a fait preuve d'accointance avec la Russie au sujet du Gaz. Pourquoi vouloir punir et isoler le Qatar maintenant ? Le timing n'est guère gratuit, certainement que d'autres raisons, moins burlesques que la lutte contre la dérive terroriste qatarie, sont au centre de la nouvelle donne.
En conclusion, le Qatar est sanctionné pour sa triple faute.
Premièrement, son rapprochement avec l'Iran et son affinité avec la culture chiite (sa nouvelle position en faveur de Hezbollah que Qatar se refuse à déclarer, comme les autres pays sunnites, y compris la Tunisie, comme groupe terroriste), outre son offensive de charme envers Moscou.
Deuxièmement, aux yeux de Donald Trump et des faucons de son administration, Doha a développé quelques velléités d'indépendance au sujet notamment de son armement et de son équipement de biens américains.
Troisièmement, devenu principal fer de lance de la doctrine wahhabite dans la région, le Qatar a confisqué le cheval de bataille de l'Arabie Saoudite pour le chevaucher à sa guise, ce qui a eu le don de soulever la colère noire de Riadh.
En un mot, le Qatar a suscité les tirs croisés de ses voisins et alliés, qui se sont employés à réduire Doha à sa taille réelle et à l'écarter de la gestion de la nébuleuse régionale, portant sur le conflit moyen-oriental ou le printemps arabe. Doha ne serait qu'une première cible de la redistribution des cartes dans la région, la Turquie reste dans les collimateurs. Ankara serait la prochaine tête brûlée à décapiter !


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