Le paysage politique tunisien est en perpétuel recomposition avec l'apparition régulièrement de nouvelles alliances, fronts et autres coalitions politiques éphémères qui ne durent que le temps de leur annonce. Après la naissance dernièrement d'un Front parlementaire de 43 députés destiné, en réalité, à contrer l'hégémonie de l'alliance Ennahdha/Nidaa Tounes à l'ARP, voilà que Nidaa Tounes, Ennahdha et l'ULP ont annoncé la naissance d'une coordination des partis de la majorité au pouvoir. Ainsi, une réunion regroupant Rached Ghannouchi (Ennahdha), Hafedh Essebsi (Nidaa) et Slim Riahi (UPL) se tiendra lundi en présence des présidents des blocs parlementaires des trois partis. Il s'agit pour ces trois partis d'affiner et d'harmoniser le soutien au gouvernement de Youssef Chahed. Selon des sources proches de cette coordination, l'ULP qui avait quitté le document de Carthage fondateur du gouvernement d'union nationale a annoncé son retour à la coalition au pouvoir sans entrer dans le gouvernement d'union. A ce qu'il paraît Afek Tounes qui fait partie de la coalition gouvernementale a rejoint le nouveau Front parlementaire et semble s'éloigner de l'alliance des partis du gouvernement d'union. Ce phénomène de transhumance sur la scène politique tunisienne traduit l'instabilité dans le pays confronté à d'énormes difficultés économiques et des défis sécuritaires.