Mercredi 07 février 2018, la Tunisie a été classée sur la liste noire des pays coupables de blanchiment de l'argent et de financement du terrorisme par l'Union Européenne. Cette position a été considérée par beaucoup d'analystes économiques comme un désastre pour le pays. Elle est plus risquée que la précédente qui avait classé la Tunisie comme paradis fiscal. Tunisienumérique est entrée en contact avec l'expert en économie, Ridha Chkoundali pour mieux cerner le danger de cette opération sur l'économie du pays. Monsieur Chkoundali a déclaré que ce qui est arrivé est dû principalement à l'échec des officiels en charge de la diplomatie économique dont l'obligation est d'honorer l'image de la Tunisie à l'étranger et au fait que la distribution des tâches sensibles dans le gouvernement tunisien s'est faite selon certaines allégeances, sans prendre en compte ni l'expérience ni la connaissance ni le savoir-faire qui doivent être l'apanage de telles autorisés. Monsieur Chkoundali considère que le débat actuel sur le traitement de la question sécuritaire est un facteur déterminant pour inciter l'investissement étranger et même intérieur. Assurer la sécurité se reflétera aussi sur la classification de la Tunisie dans les plus hautes instances internationales et particulièrement concernant le climat des affaires et la liberté économique. L'économiste a souligné que la menace sécuritaire est le principal frein à l'investissement extérieur, soulignant l'impact négatif d'un environnement instable sur la mentalité de l'investisseur. D'autre part, le classement de la Tunisie sur la liste noire des paradis fiscaux a d'abord été annulé pour ensuite placer le pays sur une liste grise. Ce qui provoque d'autres décryptages, dont le plus important est la tentative de l'Union Européenne de faire pression sur la Tunisie afin qu'elle signe l'accord de partenariat approfondi où sera inclus le domaine agricole de libre-échange avec l'Union Européenne portant préjudice à la Tunisie. Notre pays n'est pas outillé pour concurrencer l'agriculture des pays européens, il sera forcément perdant dans ce type de transaction, nonobstant l'aversion des jeunes diplômés vis-à-vis du secteur agricole. Il est à rappeler que la Tunisie a été précédemment classée par l'Union Européenne sur une liste noire des paradis fiscaux impliquant 17 pays. Une délégation présidée par monsieur Zied Ladhari a été dépêchée pour remédier à la situation et fournir plusieurs rapports à l'U.E. L'impact de ces démarches a juste permis de classer la Tunisie sur la Liste grise, donnant à l'Europe l'opportunité de contrôler notre économie. Plusieurs experts ont attribué cet aboutissement minime aux carences du gouvernement qui a donné des responsabilités hautement délicates à des personnes qui ne possèdent ni l'expérience adéquate ni l'expertise nécessaire mais juste des accointances partisanes. Ce qui nous amène aujourd'hui à figurer parmi les pays qui financent le terrorisme et blanchissent l'argent. Qui est responsable aujourd'hui de cette classification mortifiante? Quand est-ce-que le gouvernement de Youssef Chahed va-t-il se relever ? Quand est-ce-que le consensus politique va-t-il sortir de sa somnolence profonde et endosser ses responsabilités ? Quand est-ce que le slogan "On se lève tous pour le pays" va-t-il se concrétiser ? Plutôt que d'arrêter les gens dans une lutte éperdue de fournir, entre autres, des taxes imposées par la Loi de Finance de 2018, il faudra faire les bons choix. Est-on enfin certains que l'Union Européenne poursuit réellement une politique malveillante pour faire pression sur le pays ? Decalaration de M Ridha Chkoundali Votre navigateur ne prend pas en charge l'élément audio.