Liberté de la presse: La Tunisie se classe 129e sur 180 pays    Bus en flammes à Manouba : La protection civile intervient rapidement    Béja : Un homme de 82 ans se jette dans l'oued    Bientôt le recours à la technologie PET Scan pour détecter le cancer de la prostate    Jendouba: Bonne nouvelle pour les habitants de Ghardimaou    Tourisme en Tunisie : Les recettes atteignent 1,6 milliard de dinars à fin avril 2025    Images générées par IA, Ghibli et Starter Packs : attention aux risques cachés derrière ces tendances virales    La Liga: Le Rwanda désormais un sponsor de l'Atlético de Madrid    Nouveau communiqué du comité de l'ESS    Foot – Ligue 1 (28e journée) : Faux pas interdit pour le trio de tête    Affaire d'embrigadement : la justice se prononcera aujourd'hui 2 mai 2025    DECES : Tahar SIOUD    Tunisie : Le TMM à 7,50 %, plus bas niveau depuis février    Aménagement du parc national d'Ichkeul et protection des espèces menacées : une priorité pour le ministre de l'Environnement    L'été 2025 sera-t-il moins chaud que d'habitude ? Que disent les modèles scientifiques ? [Vidéo]    « Médecins en colère » : les jeunes praticiens tunisiens descendent dans la rue    Arabie Saoudite : une pèlerine tunisienne hospitalisée, le consulat suit de près la situation    L'incroyable traque de Ridha Charfeddine    Tunisair annonce une augmentation de son chiffre d'affaires au premier trimestre 2025    Non, TF1 n'a jamais annoncé l'assassinat de Marina Carrère d'Encausse    Affaire Ahmad Soueb : décision cruciale attendue aujourd'hui    Météo en Tunisie : légère hausse des températures ce weekend    Foire internationale du livre de Tunis 2025 : hommages, oeuvres et auteurs primés au Kram    CAN U20 – Groupe B – 1ère journée – Tunisie-Nigeria (0-1) : Ils ont manqué de tact    Un navire d'aide humanitaire attaqué en Méditerranée alors qu'il se dirigeait vers Gaza    Poulina réalise un résultat net individuel de 162 millions de dinars    Visite présidentielle à Dahmani : Les cinq points essentiels du discours de Kais Saïed (Vidéo)    Washington propose des discussions à Pékin sur les droits de douane    USA – Trump nomme le conseiller limogé ambassadeur à l'ONU malgré un scandale de fuite    Le dossier de l'intermédiaire en bourse TSI transmis à la justice    Israël bombarde Damas au nom des Druzes : l'impunité continue    Un séisme de magnitude 5,9 frappe le nord-ouest de l'Argentine    Le président Kais Saïed vise à transformer les ruines du moulin de Dahmani en levier économique    L'Open de Monastir disparait du calendrier WTA 2025 : fin de l'aventure tunisienne ?    Signalgate : Trump se sépare de son conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz    L'ambassadeur de Chine détaille les principales exportations vers la Tunisie    Psychanalyse de la Tunisie : quatre visages pour une même âme    Ce 1er mai, accès gratuit aux monuments historiques    Décès de la doyenne de l'humanité à l'âge de 116 ans    Par Jawhar Chatty : Salon du livre, le livre à l'honneur    La Suisse interdit "Hamas" sur son territoire à partir du 15 mai    Mongi Hamdi: Le Soudan est-il devenu une nouvelle victime des tiraillements géostratégique dans la région du Nil?    « Un monument…et des enfants »: Les jeunes à la découverte du patrimoine tunisien les 3 et 4 mai    Bâtisseurs : un hommage filmé aux pionniers de l'Etat tunisien    Match FC Barcelona vs Inter Milan : où regarder la demi-finale aller de la Ligue des Champions, le 30 avril 2025 ?    Demain 1er mai, l'accès aux musées, aux sites et aux monuments sera gratuit    Décès de Anouar Chaafi, le talentueux metteur et scène et artiste tunisien tire sa révérence    Arsenal accueille le Paris Saint-Germain... Heure et chaînes de diffusion    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tunisie : 5 ans depuis l'assassinat de Chokri Belaid, le crime reste non élucidé.
Publié dans Tunisie Numérique le 09 - 02 - 2018


On continue d'assassiner Chokri Belaid !
Depuis cinq longues et pénibles années, jour pour jour, la question demeure retentissante, mystérieuse et orpheline de réponse, enfouie dans un silence assourdissant. Six gouvernements se sont succédés sans qu'aucun n'ait fait avancer le dossier. Pire encore, l'omerta prévaut depuis des années. Personne ne sait où en est l'instruction. Juste des bribes d'informations, lancées par ci par là, au hasard des sources, des confidences tirées par les cheveux qu'on fuite pour calmer la meute et amuser la galerie. Le clan Belaid, parents, proches, camarades et avocats pointent un doigt accusateur et frondeur vers le parquet et dénoncent les manœuvres et autres magouilles d'ordre aussi bien politique que judiciaire pour diluer, sinon passer sous silence, comptant sur le temps pour tout oublier.
Depuis plus de trois ans au pouvoir, à Carthage, à la Kasbah et au Bardo, malgré les promesses répétées, rien ou presque n'a été fait. Jusqu'à présent, la justice n'est pas rendue et les meurtriers, les complices et les commanditaires n'ont pas été débusqués. Elucider l'assassinat de Chokri Belaid est resté un slogan de campagne destiné à la consommation interne beaucoup plus qu'un engagement politique ferme. L'affaire est vampirisée, phagocytée et de toute évidence coincée dans les sombres filets des enjeux politiques dont personnes ne connait les dessous. Il y a certainement un intérêt politique derrière l'inertie judiciaire.
Durant la campagne électorale, Béji Caid Essebsi (BCE) s'était engagé, devant toute la Tunisie, à mettre l'énigme au premier rang de ses priorités et à la résoudre en cas de victoire au scrutin. A leur investiture, aussi bien Habib Essid que Youssef Chahed, ont en dit de même. Alors comment comprendre qu'après bientôt quatre pénibles et longues années de règne de la coalition gouvernementale, le dossier reste encore figé à la case départ, suscitant les interrogations les plus virulentes (et les plus légitimes au demeurant). Tout laisse penser qu'il y a un agenda derrière cette mauvaise volonté à tout mettre en œuvre pour démêler l'écheveau et révéler les arcanes de l'assassinat de l'icône Chokri Belaïd. La situation tourne à la mauvaise farce. La mauvaise pièce de théâtre a suffisamment duré. La plume muette et la voix sourde en sont tout aussi complices. Il en est de même pour ceux qui savent et qui se taisent.
Il n'est pas interdit de penser que, dans les hautes sphères de l'Etat, un noyau dur, fort et influent bloque la procédure judiciaire et fait en sorte que la vérité ne jaillisse pas. Peut-être qu'un compromis a été scellé en haut lieu pour enterrer l'affaire, auquel cas ce serait un vrai crime d'Etat. A trop traîner le pas et à défoncer les portes ouvertes, il est dans l'ordre naturel des choses que l'opinion publique, nationale et internationale, se posent des questions et expriment des soupçons, des doutes et des incertitudes, voire même émettent des accusations. La justice nationale semble battre de l'aile, perdre pied et avoir égaré sa science.
A qui profite le crime ? A qui profite la loi du silence ? A qui profite l'inertie judiciaire ?
Peut-être qu'aux yeux de la justice tunisienne, voire même de l'Exécutif tunisien, l'élimination de Kamel Gadhgadhi et de ses compagnons, identifiés ou plutôt présentés comme les auteurs de l'assassinat, a clôt le chapitre et achevé le sombre épisode. Les coupables sont exécutés, il n'y a plus rien à voir, le rideau est tombé et le spectacle est terminé. Que veut la peuple ? La mise à mort des terroristes susmentionnés a engendré plus de problèmes qu'elle n'en a résolu et a ajouté une couche d'obscurité aux diverses zones d'ombre dont pâtit le dossier Chokri Belaid. Nul doute que l'opération de la Garde nationale, menée en Février 2014, a plutôt mis une chape de plomb sur l'enquête et a enlisé encore plus la quête de la vérité.
En conclusion, l'élucidation de l'assassinat de Chokri Belaid, lâche et non moins traumatisant, est entre les mains de Nida Tounes et d'Ennahdha, alliés et compères au pouvoir. Qui protège qui ? Qui est l'otage de qui ? La soumission presque inconditionnelle d'Ennahdha, ces derniers temps, à toutes les décisions, sans compter les autres lubies, de Nida Tounes est trop flagrante pour être fortuite ou innocente. Cette posture d'obéissance aveugle que cache-t-elle en vérité ?! Le clan Belaid a accusé ouvertement Ennahdha mais la justice n'a pas jugé utile d'auditionner leurs leaders, à se demander pourquoi ?
L'appel continue de plus belle, toujours vivace et toujours meurtri. Le cri reste poignant et non moins révolté, même si l'écho ne rend rien jusqu'ici. Le devoir de mémoire est plus tenace, pas de place à l'oubli. Chokri Belaid aime la vie, toute la Tunisie lui doit la vérité et la justice. Faire la lumière sur ce sombre dossier n'est plus un choix mais bel et bien un impératif national. Il est temps plus que jamais de lever le voile. Il temps de permettre à toute la Tunisie de faire son deuil et de tourner la page. Il est temps que la justice tunisienne s'affranchisse des oukases politiques et des pesanteurs des contingences. La justice tunisienne doit la vérité à tout le monde, en particulier à la famille et au cercle d'amis du valeureux défunt, Feu Chokri Belaid, martyr de la démocratie, de la liberté et de la république.
Une autre voix hurle, haut et fort: qui a assassiné Chokri Belaid?!


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.