Il faudrait, d'abord rappeler que le Fond d'Al Karama avait été proposé, la première fois, par le président de la République BCE, qui voulait créer une sorte de fond au profit des familles nécessiteuses, dont les enfants sont, justement, sortis en janvier 2011, pour revendiquer leur dignité ( Karama). Mais ne voila-t-il pas que ce fond a été détourné, par Ennahdha au profit de ses partisans toujours assoiffés de dédommagements pour leurs années de militantisme, à coups de vitriol et de bombes dans les hôtels. Mais la bagarre a pris une nouvelle tournure, cette année, car les échéances électorales arrivent à grandes enjambées, et Ennahdha ne peut que constater sa base électorale rétrécir comme peau de chagrin, car elle était en train de perdre des partisans mécontents de n'avoir pas reçu leur « tranche de la tarte ». C'est ce constat qui a fait changer d'avis Rached Ghannouchi qui, un certain weekend à Hammamet a décrété qu'il était pour une amnistie générale, moyennant un dédommagement immédiat des soi-disant victimes. Car, faut-il le rappeler, au départ, il était question d'enquêtes, puis de reddition de comptes, puis de réconciliation, et enfin, de dédommagement. Mais en fin de compte, il a du constater que l'un des inconvénients d'avoir misé sur dame Ben Sedrine, a été que la quasi-totalité des soi-disant auteursde sévices et de dépassements, ont refusé de se présenter à la reddition des comptes. D'où, il a compris que les affaires risquaient de trainer sur des années, et qu'Ennahdha allait finir par voir son réservoir électoral vidé des mécontents qui se font de plus en plus nombreux ! C'est pourquoi le Cheikh a décidé de passer directement à l'amnistie et au dédommagement. Et il voulait que çà se fasse le plus rapidement possible, avant les échéances électorales, histoire de pouvoir « se payer » les voix des électeurs classiques du mouvement. Mais le plus important dans cette histoire, c'est que l'Etat tunisien ne devait payer qu'une infime partie des sommes réservées aux dédommagements des « victimes », la plus grande partie devant être « donnée » par certaines âmes charitables, notamment des qataris et des turcs. Ce qui serait une façon détournée, mais efficace de recevoir des financements étrangers pour leur campagne électorale au vu et au su de tout le monde. C'est, donc, pour cette raison, et en connaissance de cause, que Nidaa Tounes s'est farouchement opposé à cette manœuvre, qui constitue une façon illégale de contourner les lois et de s'autoriser un financement étranger de la campagne électorale, strictement interdit et réprimé par la loi.