Le porte-parole du pôle judiciaire antiterroriste, Sofiène Sellitti a tenu ce mardi, une conférence de presse, au siège du ministère de l'Intérieur pour donner des détails inédits sur l'affaire du meurtre de Mohamed Zouari et sur l'avancement de l'enquête. Selliti a déclaré que les deux principaux accusés du meurtre qui avaient réussi à quitter le pays, ont pu, grâce à un mandat international émis par la Tunisie, être arrêtés en Bosnie et en Croatie, mais ces deux pays ont refusé de les extrader vers la Tunisie, pour cause de manque d'accords judiciaires entre les deux pays et ils ont été relâchés. Selliti a ajouté que les trois tunisiens arrêtés au début de l'enquête, dont la jeune femme Maha Ben Mahmoud, ont eux aussi été relâchés. Selliti a ajouté que la Tunisie a émis des mandats d'amener, à l'encontre des suspects, à de nombreux pays dont la Bosnie, la Belgique, la Turquie, Cuba, Le Liban et l'Egypte. De son côté, le directeur de la brigade des recherches a précisé que les deux assassins, d'origine bosniaque, étaient arrivés en Tunisie, le 8 décembre 2016, puis ont résidé dans un hôtel à Monastir, en se faisant passer pour des investisseurs venus prospecter les opportunités en Tunisie, puis ils ont fait une excursion dans le sud tunisien en compagnie d'un guide. Le 13 décembre, ils se sont rendus à Sfax où ils ont récupéré des voitures qui leurs avaient été fournies par des collaborateurs tunisiens. Le 14 décembre ils ont pisté leur victime, pour explorer le terrain et le circuit qu'il empruntait. L'enquête a aussi révélé qu'ils ont passé une nuit à Kairouan où ils avaient réservé jusqu'au 17 décembre, avant de se rendre à Agareb le 14 décembre, sous prétexte d'acheter de l'huile d'olive. Le responsable a aussi indiqué que les deux assassins n'ont pas eu à pister ni à suivre leur victime, car cette dernière était munie d'un téléphone piraté qui leur donnait tous les renseignements sur sa position. Ils l'ont donc attendu devant chez lui, pour le tuer et sont repartis en changeant deux fois de voitures, pour brouiller les pistes. Ils ont aussi fait exprès de réserver à Kairouan jusqu'au 17 décembre et parlé d'excursions dans le sud, pour orienter les enquêteurs sur cette piste, alors qu'ils avaient déjà rejoint la capitale et pu quitter le pays sans encombres.