Une centaine d'islamistes a observé un sit-in devant le Palais de Justice de Tunis pour demander la libération des 7 personnes arrêtées suite aux événements de la salle de cinéma Africart survenus dimanche dernier. Les manifestants ont scandé des slogans appelant à l'arrêt de la diffusion du film “Ni Dieu ni maître” de la réalisatrice “Nadia El Fani”. Les manifestants ont considéré ce film comme étant “provocateur des sentiments du peuple tunisien musulman”. Abou Ayoub, l'Imam de la Mosquée de Oued Ellil et l'un des leaders de cette manifestation, a affirmé dans une interview accordée à Tunisie Numérique, que ” le mouvement de dimanche devant le cinéma Africart a été complètement “pacifique” et s'inscrit dans le cadre de la liberté d'expression. On a voulu assister au film -comme tout le monde- puisque la présence était gratuite pour le public” a-t-il ajouté, ” mais nous avons été empêchés d'assister à la projection,ce qui a fait monter la tension”. Abou Ayoub a demandé la libération immédiate des détenus dont deux d'entre eux sont des mineurs (16 et 17 ans) ainsi que la suspension de la projection du “film provocateur” qui ne représente qu'une minorité qui veut imposer des “idées étranges et inacceptables pour la société tunisienne musulmane”. Les manifestants ont même appelé à incriminer l'athéisme et à instaurer un Etat islamique. Les détenus dans cette affaire seront interrogés demain dans la circonscription de Bab Bhar. Pendant cette manifestation,trois avocats ont été agressés par les manifestants (Abdennaceur Laaouini, Riadh Ben H'mida et Fakher Gafsi) suite à un débat tendu sur la projection du film qui a rapidement dégénéré en violence. La manifestation a ensuite été dispersée avec du gaz lacrymogène par les forces sécuritaires.