Le Gouvernement grec a proposé, dimanche 3 juillet, aux activistes de la flottille pour Gaza et à l'Autorité palestinienne d'acheminer lui-même l'aide destinée à la population palestinienne. La Grèce “propose d'entreprendre le transport de l'aide humanitaire, avec des navires grecs ou d'autres moyens appropriés, par les canaux existants”, comme l'a demandé l'ONU, a déclaré dans un communiqué le ministère grec des affaires étrangères. Les militants de la flottille, qui compte dix navires, ont fustigé le premier ministre grec, Georges Papandréou, l'accusant d'avoir “vendu l'âme de la Grèce”, après qu'un navire des garde-côtes grecs avec à son bord des hommes armés et masqués eut intercepté, vendredi 1er juillet, le bateau américain “Audacity of Hope”, qui tentait de gagner le large malgré l'interdiction d'appareiller. Athènes s'efforce donc de parer aux accusations des activistes de la flottille qui lui reprochent de contribuer au blocus israélien en n'autorisant pas leur appareillage. La Grèce est “principalement préoccupée par la protection de la vie humaine”, a déclaré le ministère des affaires étrangères. M. Papandréou a par ailleurs eu un entretien téléphonique, dimanche, avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. M. Papandréou a souligné que si la Grèce devait se charger de transporter l'aide qui se trouve sur la flottille, cela serait fait “en coopération avec l'ONU et les autorités compétentes” et “en contact permanent avec l'Autorité palestinienne”. M. Abbas “a jugé la proposition positive et a exprimé son soutien”, indique le communiqué du Gouvernement grec. Du côté des activistes, des membres du bateau américain ont commencé dimanche une grève de la faim devant l'ambassade des Etats-Unis à Athènes, appelant le Gouvernement américain à “défendre [leur] droit d'appareiller depuis la Grèce”. D'autres militants américains, rejoints par des passagers français, grecs et danois, ont manifesté devant le Parlement grec. Une centaine de personnes ont scandé “Laissez-nous partir !” et “Gaza, nous arrivons !” en brandissant des pancartes condamnant l'attitude d'Athènes. Israël impose un blocus maritime à la bande de Gaza, gouvernée par le mouvement islamiste Hamas qui lui est hostile. Lors de précédentes tentatives de militants internationaux pour forcer le blocus, le Gouvernement israélien s'est dit prêt à acheminer lui-même de l'aide vers la bande de Gaza, à condition de pouvoir en contrôler le contenu.