Les investisseurs et les touristes sont invités à revenir en Tunisie, la situation étant économiquement "sous contrôle", et tous les pays de la région ont désormais reconnu le nouveau régime, a déclaré samedi une délégation gouvernementale tunisienne à Davos. Lors d'une conférence de presse, Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque centrale, Yassine Brahim, ,jeune patron de GL Trade/Sungard propulsé ministre des Infrastructures et des Transports, et Sami Zaoui, cadre de la firme d'audit Ernst&Young à Paris, désormais ministre des Technologies de l'information, ont expliqué que leur présence au Forum économique mondial (Wef) était destinée à faire "passer le message" que "les choses sont sous contrôle sur le plan économique". Ils se sont en revanche refusés à tout commentaire sur les émeutes en Egypte et leur similitude avec le mouvement social tunisien. Le nouveau gouverneur de la Banque centrale de Tunisie a assuré que la situation économique est «sous contrôle». Il a répété que Leila Trabelsi, la femme de Ben Ali, n'a pas volé d'or avant sa fuite. Le nouveau gouverneur de la Banque centrale de Tunisie a lancé, à Davos, un appel à la confiance aux investisseurs internationaux. Reprenant à son compte un des slogans des manifestants qui ont conduit au changement de régime politique, «la démocratie est bonne pour l'investissement» Mustapha Kamel Nabli a souligné que «le système des paiements fonctionne, tout comme les banques et les paiements extérieurs et qu'il n'y a pas de pression sur le taux de change». Il a certes reconnu que certains secteurs, comme le tourisme a-t-il précisé, sont actuellement «désorganisés» du fait des changements politiques. Néanmoins il considère que la situation économique est «sous contrôle. Nous n'avons besoin d'aucune aide extérieure. Nos réserves de changes sont fortes». Adoptant délibérément un langage technique, cet ancien universitaire, qui est passé par la Banque mondiale, a expliqué que «les fondamentaux (économiques du pays) sont bons, la main d'œuvre est éduquée». Interrogé sur la normalisation avec les pays voisins, M. Zaoui a déclaré avoir été informé que "tous les pays de la région ont reconnu le nouveau régime". "Pour nous, d'un point de vue formel, c'est une affaire close", a-t-il dit. M. Zaoui a reconnu qu'il y avait eu des "hésitations". "Tout s'est passé tellement vite, il y a probablement eu quelques hésitations pendant les premières heures pour certains pays voisins", a-t-il admis. La force du Forum a toujours été de savoir offrir ses tribunes aux "révolutions" : au Berlin de la chute du Mur, au Moscou de Yeltsine, a l'Ukraine orange et aujourd'hui au « Jeunes » de Tunis.