Alors que le gouvernement provisoire est en train d'examiner un projet de plan multisectoriel de développement du bassin minier qui sera soumis à toutes les parties, prévoyant une implication forte de la CPG (Compagnie de Phosphates de Gafsa) et l'ensemble des secteurs économiques, notre correspondante dans le Sud du pays s'est rendue à Gafsa. Voici ce qu'elle y a vu. “Je rentre de Gafsa. A Metlaoui, le centre de recherches, les usines et les mines sont bloqués par des piquets de grève. Les grèvistes ont monté des tentes aux entrées. Les revendications sont difficilement vérifiables : demande d'embauche systématique d'une personne de chaque famille de la région et/ou augmentation de salaire de 25 à 80% !… Pas de militaires en vue, y compris aux abords de la zone industrielle. A Gafsa les militaires sont présents devant les banques et devant l'antenne de police qui a brûlé il y a 1 mois. Aucun policier, ni garde civil n'est visible dans la ville. L'atmosphère est lourde, les hotels sont fermés ainsi que des cafés. Il semble qu'il y ait un manque chronique d'argent car à 17h il n'y avait que peu de monde dans les petites boutiques et la circulation, habituellement dense, était très fluide. Peu d'adultes dans les rues et pas de rires ni de discussions, chacun semble pressé de rentrer. Compte-tenu de la proximité de l'Algérie, les seuls qui peuvent arriver à s'en sortir sont les traficants. Le “lézard rouge” qui est la principale attraction touristique du coin ne fonctionne plus. Aucune police de la route sur les 90Km qui séparent Gafsa de Tozeur et un Tozerois que je connais qui est allé à Gabès en voiture me dit que c'est pareil sur TozeurGabès via Kébili”.