Les files d'attente des citoyens se sont multipliées devant les guichets automatiques des banques (GAB) pendant les derniers jours du mois de Ramadan et le premier jour de l'Aïd al-Fitr, afin de retirer des fonds suffisants pour assurer leurs besoins en cette période de pic de consommation occasionnée notamment par divers achats tels que ceux des vêtements, des gâteux traditionnels outre les dépenses de transport. La situation des GAB en panne de liquidités, a causé des désagréments auprès de certains clients des banques malgré les précautions prises par les établissements de crédit, à cet effet. Encore, une fois, on se rend à l'évidence que les Tunisiens comptent énormément sur les transactions en liquide. La pression sur les GAB a fait que beaucoup de citoyens se sont rapidement retrouvés à court d'argent, malgré l'appel de la Banque centrale au système bancaire et financier de réduire la période des jours de fermeture des guichets à l'occasion de la fête de l'Aïd al-Fitr en ouvrant les agences bancaires, samedi dernier, afin d'assurer un service de caisse minimum pour répondre aux besoins des clients, qu'ils s'agissent de retraits ou de dépôts. Des sources financières confirment, à ce niveau, que le processus de chargement des guichets automatiques se mets en place systématiquement pendant les jours précédant l'Aïd, pour assurer ainsi la satisfaction des besoins financiers des clients aux moments des retraits directs auprès des banques, sachant que la liquidité déposée dans chaque GAB s'élève à environ 300 mille dinars par jour. Toutefois, la période de l'Aïd a coïncidé cette année avec la date de paiement des salaires, un facteur qui a contribué à fournir des liquidités suffisantes et a réduit les recours habituels des fins du mois à la demande d'avances sur les comptes débiteurs par une large frange des clients des banques. En outre, le versement des salaires au cours de la période du 21 au 27 avril dernier a contribué au ralentissement du rythme des retraits des guichets automatiques ce qui a considérablement limité les possibilités de se trouver dans des problèmes d'assèchement de liquidités. Le paiement électronique via les cartes de crédit bancaires et postales ou les retraits aux guichets bancaires et de la poste est l'un des moyens de dépense importants des Tunisiens, qui effectuent annuellement environ 80 millions d'opérations de ce genre, selon les données officielles de la Société monétique de Tunisie, dont 80% sont des retraits alors que le reste est relatif pour le paiement électronique. Les données officielles indiquent aussi que les Tunisiens utilisent environ 6 millions de cartes bancaires et postales, tandis que le retrait de fonds domine les utilisations des cartes de crédit. Le nombre des guichets automatiques est estimé à 4 000 distributeurs, fournissant divers services tels que le retrait de l'argent, la consultation des relevés de compte, les virements ou encore les services de recharge téléphonique. Néanmoins, le recours à des opérations de retrait massif pendant les périodes de pointe de consommation nécessite une intervention accrue de la Banque centrale de pour fournir des liquidités suffisantes aux banques, ce qui crée un fort dynamisme économique et financier. Le PIB de la Tunisie est composé à hauteur de 73% de la consommation des ménages ce qui rend cette consommation comme le levier principal de la croissance au pays mais le caractère saisonnier de celle-ci ravive l'inflation dans certaines périodes telles que l'été et les fêtes religieuses. Le dernier rapport annuel sur les états financiers de la Banque centrale de Tunisie a révélé que l'intervention de l'institut d'émission sur le marché monétaire pour injecter des liquidités nécessaires aux activités d'exploitation des banques a enregistré une hausse de 224,1 millions de dinars, soit 3,6%, pour atteindre 6,534 milliards de dinars en 2021, contre 6,310 milliards de dinars en 2020, et ce, en raison de la légère augmentation des besoins des banques en liquidités. Ces interventions ont pris principalement la forme d'appels d'offres à 7 jours, selon le rapport sur les états financiers de la banque centrale pour représenter 79,6% du total des interventions en 2021. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!