Mario Monti est devenu officiellement président du conseil italien, mercredi 16 novembre. Il s'adjuge également le portefeuille de ministre de l'économie. Une annonce qui intervient après la présentation de son équipe au président de la République, Giorgio Napolitano. Corrado Passera, patron d'Intesa Sanpaolo, la deuxième banque du pays, est ainsi nommé au poste de ministre du développement économique, des infrastructures et des transports. Les autres principaux ministères ont été confiés à des personnes d'expérience : les affaires étrangères à l'ambassadeur Giulio Terzi di Sant'Agata, la défense à l'amiral Giampaolo di Paola, l'intérieur au préfet Anna Maria Cancellieri. Corrado Clini, le directeur général du ministère de l'environnement ces dix dernières années, a aussi été nommé ministre. Le gouvernement compte trois femmes qui s'occuperont de la justice, de l'intérieur et du travail et des politiques sociales, a souligné M. Monti. M. Monti a donc présenté un gouvernement de technocrates tandis que Silvio Berlusconi fait ses valises pour redevenir un simple député, dans le cadre d'une transition ultra-rapide visant à rassurer sur la crédibilité de l'Italie. NOUVEAU PLAN DE RIGUEUR C'est à 11 heures que M. Monti s'est rendu au Quirinal, la présidence de la République, pour accepter officiellement la charge que lui a confiée dimanche le chef de l'Etat. C'est par ce protocole qu'il est devenu officiellement le nouveau président du conseil. L'ex-commissaire européen (1994-2004), 68 ans, a été choisi pour remplacer M. Berlusconi alors que l'Italie, handicapée par une énorme de dette de près de 1 900 milliards d'euros, risquait l'asphyxie après une hausse vertigineuse des taux des emprunts d'Etat. Le nouveau président du conseil a déjà averti les Italiens de possibles “sacrifices”. Il pourrait notamment faire adopter un nouveau plan de rigueur pour compléter les mesures d'austérité de 60 milliards d'euros sur trois ans, déjà décidées en juillet et septembre. M. Monti devrait bénéficier d'une période de grâce, les principaux syndicats ainsi que le patronat lui ayant assuré lors de consultations mardi qu'ils étaient prêts à accepter “des sacrifices partiels en vue d'un résultat d'ensemble positif” même si certains ne les enthousiasment pas. Mario Monti envisage en effet de rétablir la taxe foncière sur la résidence principale, de créer un impôt sur le patrimoine et prévoit de réformer les régimes de retraites et de rendre plus flexible le marché du travail. Le nouveau chef du gouvernement disposera au moins dans un premier temps d'un soutien parlementaire massif (plus de 400 députés sur 630 à la Chambre) puisque seule la Ligue du Nord, le parti populiste qui était le principal allié du gouvernement Berlusconi, va passer à l'opposition.