Deauville (France) (TAP) - La Tunisie a appelé vendredi les dirigeants du G8, réunis à Deauville (France), à adopter un plan d'appui à la Révolution tunisienne en la considérant comme un bien public mondial. «Il s'agit là d'un enjeu à la fois politique et économique », a affirmé M. Béji Caïd Essebsi, Premier ministre du gouvernement de transition, lors de son intervention dans la séance de travail tenue à huit-clos sous le thème «Printemps arabes ». l'enjeu est politique car un échec de la transition démocratique serait une sévère défaite pour la démocratie dans le monde, a indiqué le Premier ministre. Et d'ajouter que l'enjeu économique reste très important, car il est de la responsabilité de la communauté internationale d'éviter le cercle vicieux : pauvreté et augmentation du chômage entraînant une poussée des extrémismes qui, à son tour, conduit à l'accroissement de la pauvreté et du chômage ainsi qu'à la multiplication des vagues de migrations. M. Essebsi a indiqué que ce besoin revêt un caractère urgent « afin d'éviter la phase de décroissance souvent observée dans les transitions démocratiques, décroissance que nos économies et nos sociétés ne peuvent se permettre ». « La Tunisie sait compter sur ses propres forces. Mais pour faire aboutir le processus qu'elle a engagé, elle a besoin du support volontariste de la communauté internationale pour réussir sa transition économique et sociale », a-t-il affirmé, ajoutant qu'un plan G8 viendrait en appui au programme de développement économique et social ambitieux que nous avons engagé pour bâtir une Tunisie prospère et stable. Sur le court terme, le plan de soutien du G8 a pour objectif de faire face à la baisse d'activité dans des secteurs clés de l'économie comme le tourisme et de répondre aux défis immédiats en termes d'appui budgétaire, de soutien aux régions et l'emploi, d'aide humanitaire et sanitaire pour les réfugiés de Libye et de maintien des équilibres économiques et sociaux du pays. Sur le long terme, le plan comprendrait un soutien dans la durée à notre programme de développement économique et social, dont la réalisation s'étalera sur cinq ans, et qui est articulé autour de cinq priorités, a indiqué le Premier ministre. Il s'agit de mettre en place une meilleure gouvernance, accélérer l'équipement des régions en infrastructures, développer le capital humain, garantir l'intégration aux marchés internationaux et la transformation du secteur financier. Evoquant le volet financier du plan, le Premier ministre a indiqué que la Tunisie a besoin d'un apport financier de 25 milliards de dollars sur 5 ans en ressources additionnelles, dont 5 milliards de dollars à court terme, afin de mobiliser des ressources supplémentaires, nationales et internationales, publiques et privées quatre fois supérieures pour couvrir les besoins relatifs à la transition ».