TUNIS (TAP) - Les juges d'instruction ont clôturé les enquêtes dans 26 affaires qui mettent en cause le président déchu et ses proches, et ce après audition des témoignages de plusieurs personnes et prise en considération des certificats médicaux, parallèlement à l'application des mandats d'arrêt et des commissions rogatoires, a déclaré M. Kadhem Zine El Abidine (ministère de la Justice). Il a, également, indiqué, au cours de la rencontre d'information périodique, organisée vendredi, avec les représentants des ministères, que des chambres pénales supplémentaires ont été créées en vue de hâter l'examen des affaires des symboles de l'ancien régime. M. Kadhem Zine El Abidine a ajouté qu'il a été procédé à l'audition de Ali Seriati, directeur de la sécurité présidentielle sous l'ancien régime et de Rafik Belhaj Kacem, ancien ministre de l'Intérieur, dans des affaires se rapportant au meurtre de manifestants durant la révolution, en particulier au niveau du quartier Ezzouhour, dans la délégation de Kasserine, quartier que "le président déchu avait ordonné de bombarder." De son côté, M. Hichem Meddeb (ministère de l'Intérieur), a mis en relief la détermination des agents de la sécurité, des unités de la garde nationale et de l'armée à éradiquer le crime organisé, notamment à la lumière de l'amplification du nombre de crimes durant la période écoulée, en témoignent les 29 meurtres enregistrés dernièrement et dont les auteurs ont été arrêtés à l'exception d'un seul. S'agissant de trafic de stupéfiants, le représentant du ministère a précisé que 250 accusés dans des affaires de trafic et de possession de drogue ont été arrêtés. De plus, une bande a été arrêtée au Bardo avec en sa possession 64 kilogrammes de produits stupéfiants, outre la découverte d'un réseau de trafic de fausses monnaies à Zaghouan. Il a, sur un autre plan, indiqué que 150 détenus évadés ont été arrêtés et que 890 affaires de violence ont été enregistrées, contre 120 affaires de port d'armes blanches, en plus de crimes de détournement de mineurs, de viol, d'incendie et de vol d'établissements éducatifs. Il a exprimé, dans ce contexte, le souci de l'organisme sécuritaire d'assurer le bon déroulement des examens de fin d'année, en renforçant la sécurité autour des établissements d'enseignement. Evoquant la présence sécuritaire sur la frontière tuniso-libyenne, le représentant du ministère de l'Intérieur a relevé l'importance des efforts fournis aussi bien par la garde nationale que la police, avec le transit, par ces frontières, de 477 mille personnes dont 60 mille tunisiens, au cours des trois derniers mois. Pour sa part, le lieutenant-colonel Mokhtar Ben Nasr (Ministère de la Défense nationale) a rappelé les troubles enregistrés, récemment, au niveau du camp des réfugiés de Choucha et qui ont causé la mort de six Erythréens et l'incendie de 400 tentes. Il a évoqué, dans ce sens, la visite du ministre de la Défense nationale sur les lieux et la coordination avec différentes parties en relation avec l'évacuation des réfugiés, surtout avec le ralentissement du rythme des rapatriements. Il a fait remarquer qu'un accord a été conclu à ce propos afin d'accélérer le rythme de rapatriements, d'évacuer 800 réfugiés qui ne désirent pas regagner leurs pays vers un certain nombre de pays européens, le transfert du camp de Choucha et la séparation des différentes nationalités ayant été à l'origine de cee drame. M. Mohamed Salah Ammar, représentant du ministère de la Santé publique, a rappelé, quant à lui, le plan mis en place par le ministère pour le traitement de la situation sur la frontière, ainsi que son souci de dispenser les services nécessaires pour maîtriser les cas d'urgence. Il a relevé l'absence, jusqu'à maintenant, d'épidémies ou de cas graves, indiquant que 14 personnes sont décédées et que 24 naissances ont été enregistrées dans les rangs des réfugiés qui représentent 79 nationalités. Il a ajouté, d'autre part, que le ministère a établi une coordination avec le ministère de l'Agriculture, afin de fournir les vaccins nécessaires aux troupeaux et qu'aucune atteinte ni contamination n'ont été enregistrées chez les animaux ayant traversé la frontière. Il a poursuivi en soulignant que 63 médecins spécialistes ont été recrutés et que 20 autres le seront bientôt, afin de renforcer le cadre médical, dans ces régions.