TUNIS (TAP) - La Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution s'emploie à préserver le consensus en son sein et tente de convaincre le Parti démocratique progressiste (PDP) des raisons de la non adoption des propositions qu'il a formulées pour amender la loi organisant les partis, a indiqué, vendredi matin, au cours d'une conférence de presse, Samir Rabhi, porte parole officiel de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique. La Haute instance avait adopté, la veille, le projet de décret-loi sur les partis politiques, tout en rejetant certains amendements proposés par le PDP et qui permettent aux partis d'obtenir des financements de la part de personnes morales et privées. En ce qui concerne le refus du Mouvement Ennahdha de réintégrer la Haute instance en dépit des multiples démarches de réconciliation entreprises par plusieurs parties afin de rétablir le consensus au sein de la Haute instance, les initiatives se poursuivent pour ramener Ennahdha dans le giron de la Haute instance, a précisé le porte-parole de la Haute instance. D'autre part, M. Samir Rabhi a déclaré qu'une commission a été créée au sein de l'instance, composée de 8 membres, qui sera chargée de prendre contact avec des membres du gouvernement qui ne souhaitent pas venir débattre avec les membres de la Haute instance de plusieurs dossiers nationaux. Il a indiqué que la priorité dans les contacts sera accordée aux ministres de la Justice et de l'Intérieur pour examiner ensemble les dossiers inhérents au dispositif de sécurité et au système judiciaire, à l'état d'avancement des investigations sur les personnes impliquées dans la corruption sous le régime déchu. En réponse à des demandes exprimées par des acteurs politiques et nationaux et relayées par les médias au sujet de la réconciliation nationale, le porte-parole de la Haute instance a précisé que la priorité est d'amener les symboles de l'ancien régime à rendre des comptes, avant que l'on puisse discuter de réconciliation que souhaitent d'ailleurs tous les tunisiens. "Nous agissons sur la base des aspirations de la rue et de l'obligation d'une justice transitionnelle" a-t-il affirmé, ajoutant que l'obligation de rendre des comptes doit précéder la réconciliation. C'est sur la base de ces considérations que la Haute instance s'est alliée avec les avocats du groupe des 25 pour élaborer un plan de travail qui permette aux symboles de l'ancien régime de rendre des compte dans les plus brefs délais, a-t-il expliqué. En ce qui concerne l'avenir de la Haute instance, après l'adoption des deux projets de décrets-lois relatif aux associations et au code de la presse, de l'imprimerie et de l'édition, Samir Rabhi a souligné que la Haute instance continuera à jouer pleinement son rôle politique sur la scène nationale en vertu du décret-loi qui définit ses missions. Sur un autre plan, le porte-parole a considéré que les différends qui ont surgi lors de la séance de jeudi entre des journalistes et des membres de la Haute instance ne sont que "passagers et isolés", insistant sur la complémentarité des rôles entre la Haute instance et les médias nationaux.