TUNIS (TAP) - Les problèmes de corruption tant au plan financier qu'administratif ont été au centre d'une réunion organisée, mardi, à Tunis, à l'initiative du Comité national "Sauvons l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica)". "Malgré la révolution et les sacrifices consentis par les tunisiens, on compte encore au sein de nos entreprises et des grandes institutions publiques les symboles de l'ancien régime", a souligné M. Jamel Eddine Aouididi, coordinateur général du Comité. Et d'ajouter que l'Utica, qui devra jouer un rôle pionnier afin d'impulser le développement économique dans le pays, durant cette phase cruciale, souffre d'une multitude de défaillances, entre autres l'absence d'entente entre les adhérents et le bureau exécutif. "L'actuel bureau est attaché aux anciennes pratiques de corruption, de mauvaise gestion financière, d'écartement des membres actifs de l'Union, aussi bien à l'échelle régionale que nationale. L'ensemble de ces pratiques ont été à l'origine de la création, en février 2011, de ce comité qui regroupe des membres de l'Utica, actifs dans la vie syndicale", explique-t-il. "Les objectifs de cette structure sont la réforme et la participation à l'instauration d'une Tunisie nouvelle et prospère", indique M. Aouididi. C'est ainsi que le responsable a appelé les adhérents à l'organisation patronale à boycotter les congrès régionaux et le congrès national, qui seront organisés prochainement, considérant que ces rendez-vous seront dépourvus de toute transparence. Côté réformes, M. Aouididi a proposé une série d'actions. Il s'agit, de prime abord, de régler la situation financière de l'organisation patronale, tout en faisant face à tout dépassement et en s'attachant à demander des comptes aux personnes ayant enfreint les règlements, à leur tête l'ancien président de l'UTICA. A noter, à ce niveau, qu'une plainte a été déposée auprès de la justice tunisienne contre M. Hédi Djilani, pour des faits de corruption. Dans le même contexte, les participants à la réunion ont appelé à l'impératif de mener des enquêtes judiciaires dans toutes les affaires de corruption et de malversation qui ont entaché l'action au sein de l'Utica. Volet législatif, ils ont appelé à la dissolution de l'actuel bureau exécutif, dont les membres ont perdu leur légitimité. Parallèlement, les contacts nécessaires seront engagés avec les parties internationales concernées par la question du travail, tel que le Bureau international du travail (BIT), et les organisations patronales locales et mondiales, afin de les informer que le bureau actuel ne représente plus l'Utica. Selon les participants, l'objectif recherché est la mise en place d'une nouvelle instance constitutionnelle nationale représentative de l'Utica. Celle-ci oeuvrera à élaborer un nouveau statut pour l'organisation, lequel sera fondé sur les principes de la transparence et de la crédibilité.