WASHINGTON (TAP) - Dans une interview au quotidien américain Wall Street Journal, publiée dans son édition de vendredi, M. Béji Caïd Essebsi, Premier ministre du Gouvernement de transition, a réitéré sa conviction que "la Tunisie post-révolutionnaire gardera intacte sa modération", au lendemain du scrutin du 23 octobre 2011, dissipant ainsi les doutes au sujet d'un risque de revirement avec la montée en puissance du mouvement islamique Ennahdha. Répondant aux questions du journal sur "ce processus électoral dans lequel le Mouvement Ennahdha semble mener la course", le premier ministre par intérim, a indiqué que cette montée d'Ennahdha ne devrait en aucun cas susciter autant d'appréhension. Le Mouvement, a-t-il expliqué, a sa place sur l'échiquier démocratique tunisien. "Personne n'éprouve de phobie quand il s'agit par exemple du Likoud israélien. Et pourtant, c'est un parti religieux," a-t-il enchaîné. "En Tunisie, nous avons résolument opté pour la démocratie. Ainsi, nous respecterons toutes les règles du jeu politique," a-t-il ajouté. "L'expérience tunisienne démontrera au monde que Islam et démocratie sont tout à fait compatibles". "Tous les ingrédients de la réussite de notre transition démocratique sont là" a souligné le Premier ministre. "Si l'exemple tunisien réussit, il y a de très fortes chances pour que cela puisse marcher également ailleurs," a-t-il relevé. M. Caïd Essebsi a rappelé que le pays a besoin d'attirer les investisseurs et attend toujours que le soutien des Etats-Unis, des pays européens, des pays arabes et des institutions financières internationales comme la Banque mondiale prenne une forme concrète. Il est à rappeler qu'un plan de soutien des Etats-Unis pour encourager l'investissement en Tunisie est toujours en souffrance au Congrès américain.