TUNIS (TAP) - L'Observatoire national des élections, créé à l'initiative de la Ligue Tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH) avec le concours de plusieurs organisations de la société civile, a franchi une étape importante sur la voie de la garantie de l'exercice du droit électoral dans un climat de transparence, de démocratie et de consécration de la justice transitionnelle, a déclaré le président de la LTDH, Abdessattar Ben Moussa. Lors d'une conférence de presse organisée, mardi, par l'Observatoire, au siège de la Ligue, à Tunis, il a indiqué que la transition démocratique ne peut se réaliser qu'à travers le jugement des symboles de la corruption et de ceux qui ont commis des crimes contre le peuple tunisien. Il a relevé, d'autre part, "la lenteur et la négligence" dans la prise en charge des blessés de la révolution. Au sujet des incidents survenus dans certaines régions du pays suite à la diffusion du film "Persepolis" sur la chaîne privée "Nessma", M. Ben Moussa a fait état de divergence des vues au sein du bureau exécutif concernant le projet de la déclaration de la Ligue, qui, a-t-il dit, sera publiée très prochainement. De son côté, le coordinateur général de l'Observatoire, Ali Zdini, a expliqué que l'Observatoire s'est fixé l'objectif de recruter quelque 5 mille observateurs, dont 3200 ont été recrutés jusqu'à présent et qui seront affectés dans 80% des bureaux de vote. L'Observatoire, a-t-il ajouté, a eu recours à quelque 300 observateurs pour couvrir le déroulement de la campagne dans toutes les délégations et détecté des irrégularités sans grandes incidences sur la marche de la campagne électorale. Certaines parties, a-t-il précisé, ont recouru à des motards pour déchirer les manifestes électoraux et entraver l'organisation des meetings de certains partis, citant à ce propos, des incidents qui ont eu lieu à El Kram Ouest et à Mellassine. Concernant le dossier de l'argent politique, le coordinateur général de l'Observatoire a précisé que le manque de moyens et de la spécialisation a fait que l'Observatoire se limite dans le traitement de ce dossier aux indicateurs généraux, faisant état de l'existence de grandes inégalités dans les moyens financiers des partis lors de la campagne électorale. Parmi les objectifs de l'Observatoire, figure également l'intégration de l'approche de l'observation selon le genre social afin de mesurer le degré de participation de la femme lors des différentes phases du processus électoral dans certaines régions du pays , a-t-il ajouté, relevant que cette opération sera financée par des fonds néerlandais. Plusieurs composantes de la société civile sont représentées dans cet observatoire, dont l'Association tunisienne des femmes démocrates, l'Association des femmes tunisiennes pour la recherche et le développement, l'association des magistrats tunisiens, le syndicat national des journalistes tunisiens, le conseil national pour les libertés en Tunisie, l'Organisation tunisienne pour la lutte contre la torture et l'ordre national des ingénieurs tunisiens.