TUNIS (TAP) - Le président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH), Abdessattar Ben Moussa, a déclaré que "les droits de l'Homme ne s'opposent pas aux valeurs islamiques", considérant tout propos contraires comme étant "allégatoires". M. Ben Moussa a indiqué, au cours d'une conférence placée sous le signe : "la place des droits de l'Homme dans la nouvelle Constitution", et donnée, samedi, à la maison des jeunes de Radès, que l'article 29 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme stipule que ces droits ne s'opposent guère aux spécificités des nations et à leurs valeurs et cultures, et que chacun n'est soumis, dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, qu'aux limitations établies par la loi exclusivement. Après avoir passé en revue les différentes phases d'évolution des droits de l'homme, depuis 1948, qui englobent aujourd'hui outre les libertés fondamentales (libertés d'expression, de circulation, etc...), les libertés de développement et de justice sociale, l'orateur a affirmé que l'inscription des droits de l'Homme dans le texte de la Constitution commande de respecter les pactes internationaux afférents. Il a, par ailleurs, appelé à l'adoption de ces pactes et à la création d'un tribunal constitutionnel indépendant dans sa structuration et autonome dans ses décisions, chargé du contrôle de la constitutionnalité des lois. Le président de la LTDH a évoqué les lacunes de la Constitution de 59 dans ce domaine, précisant qu'"elle s'est intéressée dans son apparence aux droits fondamentaux et les a institués, alors que la loi a été contraire au texte de la Constitution et a renforcé les restrictions aux libertés."