TRIPOLI (TAP) - Amnesty International a appelé lundi l'Otan à enquêter sur la mort de "dizaines de civils" tués par erreur dans ses frappes aériennes l'année dernière en Libye et à dédommager les proches des victimes. "Des enquêtes adéquates doivent être menées, et les victimes et leurs familles doivent être entièrement dédommagées", a insisté l'organisation de défense des droits de l'Homme, basée à Londres, dans un communiqué. Amnesty cite 55 cas de civils dont 16 enfants et 14 femmes tués dans des frappes aériennes à Tripoli, Zliten, Majer (ouest), Syrte et Brega (est), pour la plupart dans le bombardement de leur domicile, sans qu'aucun élément n'indique une utilisation militaire des lieux au moment de l'attaque. Plusieurs mois après la fin des opérations de l'Otan en Libye, ni l'Alliance ni les nouvelles autorités libyennes n'ont pris contact avec les victimes, dénonce Amnesty, en se basant sur des témoignages recueillis en janvier et février. "Il est profondément décevant de constater que plus de quatre mois après la fin de la campagne militaire, les victimes et les proches des personnes tuées par des frappes aériennes de l'Otan ne savent toujours pas ce qui s'est passé et qui est responsable", a déploré Donatella Rovera, conseillère spéciale d'Amnesty International. L'Otan doit enquêter pour déterminer si les morts de civils ont résulté d'infraction au droit international, et traduire les responsables en justice si c'est le cas, a affirmé Amnesty.