Tweet Share TUNIS (TAP) - La décision de rouvrir l'avenue Habib Bourguiba aux manifestations, à l'issue de la réunion, mercredi, du Conseil des ministres, est une "décision piège qui donnera à nos détracteurs de nouvelles occasions pour exercer la violence à notre égard", a déclaré le coordinateur général de l'Union des diplômés chômeurs (UDC), Salem Ayari. Lors d'une conférence de presse, jeudi, à Tunis (siège du forum tunisien des droits économiques et sociaux), la coordination nationale des diplômés du supérieur sans emploi a condamné les agressions physiques et morales menées, les 7 et 9 avril, avenue Habib Bourguiba, à Tunis, par les unités de maintien de l'ordre, à l'encontre des manifestants membre de l'Union. Des photos prises sur le vif ont été distribuées à cette occasion. Belgacem Ben Abdallah, membre de la coordination nationale, a fait savoir que son association comptait plus de 27 blessés graves, victimes de ces agressions, ajoutant qu'un comité d'avocats a été formé pour lancer une procédure judiciaire contre le ministre de l'Intérieur et demander l'ouverture d'une enquête. Il a dénoncé la participation, à la répression des manifestants, d'individus étrangers au corps sécuritaire, utilisant des gourdins. De son côté, Lotfi Mrabet, membre de l'union, a assuré que l'assaut lancé par les forces de l'ordre sur leur manifestation pacifique était «prémédité», indiquant avoir constaté avec étonnement l'usage de bombes à gaz d'autodéfense (à usage personnel). L'union dément les accusations portées à son encontre, notamment, la détention par certains manifestants de chaînes métalliques et autres armes artisanales et l'agression d'agents de la sûreté, lors de leurs manifestations. Par ailleurs, les membres de l'union, condamnent les "campagnes calomnieuses" lancées par le ministère de l'intérieur et certains médias et appellent ces derniers à réviser leur position vis-à-vis de l'union et des organisations de la jeunesse en général. Dans un communiqué daté du 7 avril, le ministère de l'Intérieur avait affirmé que la marche des chômeurs, avenue Habib-Bourguiba, à Tunis, n'était pas autorisée, puisque toutes les manifestations étaient interdites dans cette artère principale sur décision du ministère de l'intérieur annoncée le 28 mars 2012, suite à des plaintes des commerçants pour préjudice à leur activité, précise le ministère dans ce même communiqué. L'Union des diplômés chômeurs a été créée en 2006. Elle compte, actuellement, environ 10 mille adhérents sur tout le territoire national et œuvre à défendre la cause des jeunes diplômés sans emploi qui constitue la principale revendication de la révolution du 14 janvier 2011. Tweet Share Suivant