Tweet Share BAMAKO (TAP) - La transition à la suite du coup d'Etat militaire du 22 mars au Mali a connu un nouveau soubresaut lundi, avec l'agression du président par intérim Dioncounda Traoré par des manifestants opposés à son maintien au pouvoir au lendemain d'un accord politique avec les putschistes. M. Traoré, 70 ans, investi le 12 avril chef de l'Etat par intérim, a été agressé et blessé dans son bureau à Koulouba, près de Bamako, par des manifestants répondant à l'appel de plusieurs organisations et associations favorables au putsch ayant renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT). Selon les témoignages, certains manifestants ont pu, en dépit de la présence de membres de la Garde nationale, pénétrer dans le bureau de M. Traoré où ils l'ont frappé et blessé. Le président intérimaire a été brièvement admis aux urgences, avec une blessure au visage et une au dos. "Il a passé un scanner qui a révélé qu'il n'y a pas de lésion grave", a déclaré le médecin qui s'est occupé de l'examen. Selon la même source, il a ensuite quitté l'hôpital pour une destination sécurisée. Un membre de son entourage avait déjà indiqué que sa vie n'était pas en danger. Une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU, en visite à Abidjan, a estimé que la sortie de crise au Mali a été mise "considérablement en danger" par l'attaque contre Dioncounda Traoré, et a exhorté à envisager désormais d'"autres voies". Ces violences surviennent au lendemain d'un accord sur la transition après le coup d'Etat de militaires menés par le capitaine Amadou Haya Sanogo. Cet accord avait été perçu par des analystes au Mali comme un pas vers la sortie de crise politique, après plusieurs semaines de blocage mais suscitait des inquiétudes à l'étranger, où certains évoquent un mauvais exemple. Tweet Share Précédent Suivant