Tweet Share KHARTOUM (TAP) - Les autorités ont instauré un couvre-feu et placé sous contrôle militaire deux districts de la région soudanaise du Darfour (ouest) après un mois de violences, ont rapporté les médias officiels jeudi. Ces mesures surviennent à la suite d'une attaque mardi contre le plus haut responsable de la localité de Kutum, au nord-ouest de la capitale du Darfour-Nord, El-Facher. Le gouverneur de l'Etat, Osmane Youssef Kibir, a chargé le brigadier Mohammed Kamal de "la supervision exécutive et administrative (des districts) de Kutum et Al-Waha", selon l'agence officielle SUNA. Le Darfour connaît depuis le 1er aoot une nouvelle flambée de violence, à la suite de la mort du chef de district d'Al-Hawa, Abdelrahmane Mohammed Eissa, tué dans une embuscade à Kutum. Le chef du gouvernement de Kutum "a échappé à une attaque" mais d'autres personnes qui se trouvaient avec lui ont été tuées ou blessées, a rapporté mercredi la radio publique Omdurman sans plus de détails. A la suite de cette attaque, le gouverneur a annoncé l'instauration d'un couvre-feu entre 18H00 et 07H00 à Kutum et une interdiction des armes dans tout l'Etat "sauf dans des cas de nécessité", a indiqué SUNA. Des troupes avaient été dépêchées à Kutum pour rétablir l'ordre après le meurtre de Eissa. Deux membres jordaniens de la mission de maintien de la paix conjointe ONU-Union africaine (Minuad) au Darfour portés disparus depuis le 20 août, ont selon les premières indications été enlevés dans la localité de Kebkabiya, dans le Darfour-Nord, selon Amman. A Mellit, au nord d'El-Facher, six personnes ont été tuées à la mi-août mais les services de sécurité ont empêché une dispute tribale, selon les médias officiels. Autour de la même date, des hommes armés ont pris un otage et ouvert le feu sur les locaux à El-Facher de l'Autorité régionale du Darfour établie pour mettre en oeuvre un accord de paix dans la région que des groupes rebelles refusent encore de signer. Plus de 700 personnes ont déjà été tuées cette année dans les violences -banditisme, violences tribales et combats entre rebelles et armée- plus qu'au cours de toute l'année 2011, selon la Minuad. Au moins 300.000 personnes ont été tuées et 1,8 million déplacées au Darfour depuis le début en 2003 de la guerre entre rebelles et forces gouvernementales soutenues par des milices locales arabes, selon une estimation de l'ONU. Khartoum évoque de son côté le chiffre de 10.000 morts. Tweet Share Précédent Suivant