Tweet Share GENEVE (TAP) - Le Bahreïn accepte "90%" des recommandations élaborées en mai dernier par l'ONU en matière de droits de l'Homme, a annoncé mercredi à Genève son ministre des Affaires étrangères, Khaled Ben Ahmed Al-Khalifah, tandis que les Etats-Unis ont critiqué le manque de réformes. "Le gouvernement du Bahreïn est heureux d'accepter pleinement 145 d'entre elles (sur 176, ndlr) et partiellement 13 autres", a déclaré mercredi M. Al-Khalifah, devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. "Nous avons entrepris des réformes sans précédent", a-t-il poursuivi, détaillant notamment la mise sur pied d'une unité spéciale chargée d'enquêter sur les mauvaises conduites policières. Le chef de la diplomatie du Bahreïn a reconnu que "d'importants défis persistent" mais il a estimé que "tous les segments de la société devaient jouer un rôle constructif". "Certains, malheureusement, croient que l'agitation continue dans la rue leur donne un avantage politique. (...) Ils alimentent les flammes de l'extrémisme et de la violence", a lancé M. Al-Khalifah. Bahreïn est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation du régime, animé par des chiites qui réclament une monarchie constitutionnelle dans ce pays à majorité chiite dirigé par une dynastie sunnite. Mercredi à Genève, alors que plusieurs pays—Soudan, Thaïlande, Yémen, Bélarus, Arabie Saoudite, Qatar, Chine et Brunei—ont loué les efforts poursuivis par le Bahreïn et sa volonté de suivre les recommandations de l'ONU, les Etats-Unis ont demandé au Bahreïn d'en faire plus, notamment en libérant des prisonniers politiques. "Bien plus doit être fait", a déclaré le Secrétaire d'état adjoint pour les droits de l'homme des Etats-Unis, Michael Posner. "Le gouvernement doit veiller à la reddition de comptes et aussi faire des progrès dans d'autres domaines", dont les questions liées à la réforme de la police, au droit du travail ainsi qu'aux libertés syndicale et d'expression des idées politiques. "Le Bahreïn est aujourd'hui à la croisée des chemins", a-t-il estimé, expliquant par la suite aux médias: "le progrès" dans la mise en oeuvre des réformes "ralentit et c'est une préoccupation". Reconnaissant que des jeunes lançaient des "cocktails Molotov" dans les rues du Bahreïn, M. Posner a estimé que la police "réagissait de façon excessive". "Un Bahreïn démocratique et stable (...) est un pays qui sera un allié fort et nous en avons besoin", a-t-il dit, précisant qu'il allait s'entretenir dans la journée avec M. Al-Khalifah. Selon la FIDH, 80 personnes ont trouvé la mort dans le pays depuis le début de la contestation le 14 février 2011, dont 34 depuis la publication du rapport de la commission indépendantele 23 novembre 2011. Tweet Share Précédent Suivant