TUNIS, 6 avr 2011 (TAP) - Le président de l'Association des Magistrats Tunisiens (AMT), Ahmed Rahmouni, a annoncé que le Conseil national de l'association, réuni au palais de la justice, mardi, a décidé de suspendre la grève, décidée pour le jeudi 7 avril 2011, et de la reporter à une date qui sera fixée ultérieurement, si nécessaire. Il a indiqué, lors d'une conférence de presse, que cette décision a été prise, à la suite de la rencontre ayant réuni, mardi soir, les membres du conseil et le procureur général de l'Etat, directeur des services juridiques, en tant que représentant du ministre de la Justice. Ce dernier a fait part de sa compréhension des revendications des magistrats et a exprimé la disposition du ministère de parrainer les demandes légitimes visant, en particulier, la lutte contre la corruption dans les structures de la magistrature. M. Rahmouni a affirmé que l'accord convenu, à l'occasion de cette rencontre, au sujet de l'implication des magistrats dans la détermination du mouvement des juges et de la proposition des nominations relatives aux fonctions au sein du corps de la magistrature, ou concernant les vacances, constitue "un pas positif dans le sens de la réforme du système judiciaire qui compte les différentes institutions de la magistrature dont le tribunal administratif et la Cour des comptes". Le président de l'AMT a, en outre, passé en revue les différentes manifestations de contestation accomplies par les magistrats en vue de faire parvenir le projet des magistrats "qui concorde avec les objectifs de la révolution" et qui vise, principalement, "la rupture avec l'ancien système judiciaire" et l'élimination des larges prérogatives dont disposait le ministre de la Justice. Il a, par ailleurs, annoncé que le prochain conseil national de l'AMT aura lieu le 13 avril 2011, à Sousse, afin d'examiner l'évolution des pourparlers entre le Bureau exécutif de l'association et le ministère de la Justice. Répondant aux questions des journalistes, M. Rahmouni a souligné l'attachement de l'association au contenu de la motion du conseil national du 3 avril 2011, à Gafsa, notamment la garantie de la représentation des juges au sein du Conseil supérieur de la magistrature, leur implication dans la haute instance indépendante pour les élections et la nécessité de la refonte du système judiciaire, en plus de l'amendement du mode de scrutin pour l'élection du Conseil supérieur de la magistrature, l'épuration de l'instance judiciaire des "responsables qui n'ont pas assumé leur rôle de manière active durant l'étape écoulée" et cela "loin du langage de la vengeance et du règlement de comptes personnels". Concernant le report du congrès extraordinaire de l'AMT, les magistrats présents ont expliqué que la problématique se situe, en particulier, au niveau de l'article 13 des statuts de l'association, qui dénie aux juges, exerçant dans les régions intérieures de présenter leur candidature au bureau exécutif. Le sujet du syndicat des magistrats a, d'autre part, été évoqué et les présents à la conférence de presse ont indiqué que "les membres du bureau constitutif de cette structure syndicale ne bénéficient d'aucune crédibilité, comme ce fut toujours le cas pour les anciens membres qui oeuvraient constamment à entraver les activités de l'association".