TUNIS, 29 avr 2011 (TAP) - La Directrice Exécutive du Bureau Régional de l'Organisation dans la région MENA, Taghreed Jaber, a souligné que les normes de référence de la Tunisie post-révolutionnaire pour consolider et renforcer la justice pénale sont celles des conventions internationales relatives à ce domaine. Dans une déclaration à l'agence TAP, vendredi matin, en marge des travaux de la conférence nationale sur les besoins et les priorités du régime de la justice pénale en Tunisie", elle a exprimé la pleine et entière disposition de l'Organisation Internationale à encourager les efforts fournis par la Tunisie sur la voie de la transition démocratique, en lui offrant les expertises techniques et les formations requises. Mme Taghreed Jaber a salué, à cette occasion, "la bravoure du peuple tunisien" qui a, a-t-elle dit, déclenché sa révolution pour balayer un régime despotique. Cette révolution, a-t-elle ajouté, a dépassé les frontières nationales pour inspirer les révolutions dans les pays arabes sur la voie de la liberté et de la justice. Présidant la première séance de travail de la conférence, Mme Radhia Nasroui, présidente de l'organisation tunisienne pour la lutte contre la torture, a critiqué la lenteur du gouvernement dans la prise des mesures concrètes permettant de consolider la justice pénale. Elle a précisé qu'elle reçoit quotidiennement des témoignages à propos des traitements dégradants et humiliants commis par l'appareil sécuritaire à l'égard des citoyens, notamment les jeunes, indiquant que la justice a accepté de soumettre, à maintes reprises, les victimes des atteintes aux droits de l'homme à l'examen médical. Elle, également, appelé à la réforme du système juridique, à assainir le corps de la magistrature et à se débarrasser des institutions de la dictature afin d'instaurer la justice. Pour sa part, Mme Simone Lalouche, juriste et veuve du de l'ancien président de l'organisation internationale pour la réforme pénale a souligné qu'il est temps de réfléchir sur la réforme du dispositif pénal afin que les exactions commises, sous l'ancien régime, ne se répètent plus. Le président de l'Institut Arabe des Droits de l'Homme a souligné, dans ce contexte, la nécessité de mettre en place des stratégies concrètes pour la réforme du système pénal, de les inscrire dans le cadre d'un projet sociétal global, de développer les législations et de réformer le système pénitentiaire. Une délégation polonaise conduite par l'ex-président polonais Lech Walesa, président-fondateur du mouvement "Solidarnosc" et prix Nobel de la Paix, participe à cette conférence. M. Walesa a, dans un exposé exhaustif sur l'expérience de son pays en matière de transition démocratique, a exprimé sa disposition, à oeuvrer dans le cadre de la présidence polonaise de l'Union Européenne, à partir du 1er juillet prochain, à renforcer le soutien de l'UE à la Tunisie. Les travaux de la conférence, organisée avec le concours de l'Organisation internationale pour la réforme pénale se poursuivront deux jours durant. Les travaux de cette conférence s'articulent autour des exigences de la réforme du système pénitentiaire, la réforme de la justice, les services de police et l'abolition de la peine de mort.